Le Japon souhaite faire connaître au monde l’histoire méconnue de la persécution des chrétiens dans le pays

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Seulement 1% des japonais se déclarent chrétiens. Le pays a pourtant récemment demandé à l’UNESCO d’inscrire une douzaine de sites chrétiens au patrimoine mondial.

En 2016, le film Silence de Martin Scorsese avait mis en lumière un épisode méconnu de l’histoire du Japon, au travers de l’histoire de prêtres jésuites persécutés pour leur foi au XVIIème siècle. Et c’est de cette même période que datent certains des sites sélectionnés, situés dans les régions de Nagasaki et d’Amakusa. Dans ces lieux, la plus intense persécution des chrétiens japonais s’est déroulée entre 1630 et 1867.

Dans la liste soumise à l’UNESCO par le gouvernement, on peut trouver la cathédrale Oura de Nagasaki, qui commémore 17 chrétiens japonais et 9 prêtres européens crucifiés selon l’ordre du souverain, Hara Castle à Minamishimabara où des rebelles catholiques ont été massacrés, leur chef décapité, et leur foi interdite, et d’autres sites « chrétiens cachés », au sein desquels les chrétiens ont continué à croire secrètement pendant des centaines d’années, malgré la persécution.

Si ces monuments étaient reconnus par l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) le mois prochain, ils rejoindraient les 14 autres sites culturels du patrimoine mondial du Japon et les plus de 800 sites à travers le monde.

Pour Makoto Fujimura, conseiller de Martin Scorsese lors du tournage du film Silence, interrogé par Christian Today, « cette recommandation du gouvernement japonais pour des sites chrétiens est significative pour plusieurs raisons ».

« Tout d’abord, c’est une reconnaissance de la centralité de l’histoire chrétienne cachée sur le sol japonais, affirmant l’instinct de Shûsaku Endo, dont le livre Silence a été un contributeur significatif pour la compréhension japonaise de sa propre histoire [...] Deuxièmement, il accentue la valeur culturelle de la résilience du christianisme, même après de nombreuses années de persécution. »

Surnommée la Rome de l’Extrême-Orient, Nagasaki rend hommage à cette période de l’histoire de l’Église, où les chrétiens étaient « brûlés sur des bûchers, brûlés à l’eau chaude, suspendus à l’envers, décapités, noyés, accrochés à des croix sur la plage attendant la marée haute ». La ville abrite l’une des premières églises construites après la levée de l’interdiction du christianisme, la cathédrale Urakami, ainsi qu’un mémorial aux 26 martyrs et un musée dédié à l’histoire de la persécution chrétienne, qui vient d’ ouvrir cette année.

Shaun McAfee, auteur et blogueur catholique vivant au Japon raconte ce pan de l’histoire du christianisme :

« Comme la vraie Rome, Urakami a été le site des plus grandes persécutions chrétiennes depuis la persécution brutale de l’église primitive par les empereurs romains [...] C’est ici à Urakami que la bougie de la foi a été allumée en Extrême-Orient, et bien que cachée, elle n’a jamais été complètement éteinte. »

H.L.


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