Le groupe terroriste islamiste Al-Shabaab ordonne aux chrétiens de quitter les villes de Garissa, Wajir et Mandera au Kenya

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Au Kenya, le cheick Ali Dhere affirme ne pas avoir « besoin de la présence des mécréants » à Garissa, Wajir et Mandera, et leur ordonne ainsi de quitter les lieux.

Dans une vidéo publiée par le groupe terroriste islamiste somalien al-Shabaab le 23 février dernier, le cheick Ali Dhere ordonne aux « chrétiens non-locaux » des villes de Garissa, Wajir et Mandera au Kenya, de quitter les lieux. Il ajoute que les musulmans doivent expulser tous les non-musulmans, les « mécréants », qui vivent et travaillent dans ces villes.

Le cheick avance un argument étonnant, l’emploi.

« Les enseignants, médecins, ingénieurs et jeunes diplômés musulmans de la province du nord-est sont au chômage. N’est-il pas préférable de leur donner une chance ? Il n’y a pas besoin de la présence de mécréants. »

Il a précisé « venir au soutien » des populations pour « restaurer [leur] dignité ».

« Nous sommes frères. Nous partageons le même pays, la même religion, la même culture et la même lignée. Nous venons à votre soutien afin de restaurer votre dignité, votre pays et votre autodétermination. »

En janvier dernier, trois enseignants avaient déjà été assassinés lors d’une attaque des militants d’al-Shabaab. L’un des assaillants avait déclaré « nous ne pouvons pas permettre aux infidèles d’enseigner à nos enfants », avant de leur tirer dessus.

Les villes de Garissa, Wajir et Mandera sont majoritairement peuplées de Somalis. Pour Cosmas Mwinzi, pasteur des Assemblées de Dieu à Garissa, cet appel est en accord avec l’attitude des habitants.

« Ce n’est pas du tout une nouvelle, parce que la conduite des habitants d’ici a toujours suggéré qu’ils voulaient que nous partions. Cette région est instable depuis des années, en raison de la guerre en Somalie et de la haine contre les étrangers, qui sont pour la plupart chrétiens. Les niveaux d’éducation et d’infrastructure dans ces trois comtés sont faibles et ce n’est que grâce à l’expertise et au travail acharné des non-locaux que le niveau de vie des Somalis du Kenya peut s’améliorer. Nous avons des non-locaux dans tous les secteurs, de la santé à l’éducation. »

Hilary Mutyambai, inspectrice générale de la police, a précisé que la sécurité avait été renforcée, mais a appelé à l’extrême vigilance face à ces menaces terroristes.

« Nous souhaitons avertir le public d’être extrêmement vigilant, même si la police et les autres agences de sécurité continuent de travailler 24 heures sur 24 pour assurer la sûreté et la sécurité de notre pays et des Kenyans en général. [...] Même si nous prenons des mesures pour améliorer la sécurité dans le pays, il y a encore quelques éléments criminels qui pourraient vouloir nuire au public. »

Nathan Johnson, directeur régional de la CPI pour l’Afrique, tient à préciser que ces menaces sont édictées sur des personnes qui « essaient simplement de subvenir aux besoins de leurs familles » et vivent déjà « avec une peur et une anxiété accrues ».

« Cette publication est une terrible nouvelle pour les chrétiens qui vivent et travaillent dans l’est du Kenya. Ils vivent déjà avec une peur et une anxiété accrues, car beaucoup ont dû se déplacer pour trouver du travail. Maintenant, avec cette menace, il est clair qu’al-Shabaab va multiplier les attaques contre les chrétiens qui essaient simplement de subvenir aux besoins de leurs familles. »

M.C.

 


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