23h35, centre-ville de Lourdes, dans les Pyrénées. Dix mille jeunes lycéens ont envahi cette petite ville depuis trois jours. Avec leurs deux mille accompagnateurs, ils viennent de toute l’île de France pour vivre le « FRATernel », un rassemblement annuel de quatre jours où ils vont vivre plusieurs temps fort avec Dieu.
La veillée vient de se terminer et la foule se disperse peu à peu, chaque groupe rejoignant son hôtel. La plupart de ces jeunes de 15 à 18 ans sont des habitués du Frat et de ces veillées à dix-mille : louange, prière, théâtre, sketchs, enseignements, fête, … Cette ambiance festive est le propre du Frat et l’un de ses atouts majeurs pour rassembler autant de jeunes aussi régulièrement. Mais ce soir, c’est une soirée tout-à-fait inédite qui prend fin dans la gigantesque basilique Saint Pie X, et qui a particulièrement fait vibrer les participants. Les organisateurs du Frat ont en effet décidé de confier le podium à la nouvelle scène chrétienne française.
Autour de Grégory Turpin, maître de cérémonie, de nombreux groupes et artistes catholiques et évangéliques ont répondu présent et sont venus « mettre le feu » pour un concert de 2h30 devant 10 000 jeunes surexcités. La production de ce show XXL, retransmis en direct sur la chaîne KTO, a été assurée par les équipes d’Ultreïa et Première Partie qui ont voulu montrer la diversité des styles. Rap, électro, pop-rock, raggae, jazz et worship se sont succédés lors de cette soirée.
« Des musiques qui nous rassemblent »
Beverly, 15 ans, tout sourire, se réjouit d’une soirée « qui rassemble : quelques soient nos goûts musicaux et l’état de notre foi ». La soirée avait commencé par une scène « rap-électro », avec les rappeurs Kodjo et Manou Bolomik suivis du groupe Heroic Nation. « Lorsqu’on a entendu le gros son arriver avec le rappeur Manou, on n’en revenait pas d’être à un concert chrétien ! » s’enthousiasme Juliette, 15 ans.
Il faut dire que ces jeunes parisiens sont plutôt familiers des célébrations classiques, animées à l’orgue, qui semblent parfois lointaines de leurs goûts et de la musique qu’ils aiment écouter quotidiennement. Ce « Frat en scène » est accueilli avec joie par les 12 000 frateux et leurs animateurs prêtres et laïcs. Quentin, 26 ans et responsable d’un groupe de quinze jeunes confie :
« C’est beau de montrer à tous ces jeunes que la louange à Dieu n’est pas exclusive, qu’elle peut être proclamée dans des courants artistiques très variés ! Au fond c’est bien ce que les hommes font depuis des millénaires : invoquer Dieu par des chants, des rythmes et de danses populaires de leur temps ! »
La soirée à Lourdes se terminera d’ailleurs par une louange puissante, menée par Sam Olivier et le collectif Believe.
« Cette musique nous embarque dans la foi »
Plus que des chanteurs de louange, ce spectacle rassemblait la scène chrétienne dans toute sa diversité. Les groupes de pop ont eu la part belle au cœur de la soirée. Grégory Turpin bien sûr, avec deux chansons issues de son prochain album produit par Universal, mais ses « petits protégés » également, du Reggae empreint de joie des « Guetteurs », menés par le jeune et talentueux Fratoun – pour le plus grand plaisir du jeune public féminin notamment –, à la voix envoûtante de la chanteuse de Jazz Hannah Clair qui fit taire la foule assise en tailleur l’espace de quelques minutes de grâce absolue.
« Cette musique nous embarque dans la foi », s’exclame Yann, 17 ans, ému de voir que l’Eglise au travers de la musique chrétienne sait aussi bien chanter la gloire de Dieu que « parler de la vie de tous les jours, des peines et des espoirs des gens d’aujourd’hui, de notre diffultés à croire parfois… ». C’était précisément le pari de cette soirée : allier la simplicité de la louange à la beauté du témoignage de foi de jeunes artistes venant d’horizons extrêmement variés, de traditions liturgiques et confessionnelles qui semblaient s’opposer. Pari réussi !
La rédaction