« Chère future maman », cette vidéo de 2mn 30 diffusée en 2014 par la chaîne M6, avait suscité une vive polémique. Des jeunes trisomiques de tous pays y disent leur joie de vivre, les difficultés rencontrées et leur amour pour leur maman.
Ce message plein d’espérance visait à sensibiliser l’opinion publique et plus précisément les futures mamans à ce handicap. En 2014, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) avait estimé que ce documentaire n’avait pas sa place parmi des spots publicitaires. Selon lui ce n’était pas un « message d’intérêt général », et donc autorisé par dérogation à figurer parmi les pubs, car il s’adressait spécifiquement à des femmes enceintes, et surtout parce qu’il était « susceptible de troubler » des femmes ayant eu recours à une Interruption Médicale de Grossesse, suite à un diagnostic prénatal de trisomie par exemple.
Des particuliers et des associations avaient alors contesté cette décision devant le Conseil d’Etat. Le 10 novembre 2016, le Conseil d’État a finalement rejeté ce recours. Le Conseil d’État souligne que le CSA n’a pas porté atteinte à la liberté d’expression, et confirme que la place de ce message n’était pas appropriée parmi les spots publicitaires.
Quelle place y-a t-il dans notre société pour des personnes trisomiques ?
Des associations se sont créées pour aider ces jeunes et leurs familles.
L’association Trisomie 21, qui regroupe un ensemble d’associations, a pour but de :
« Construire et participer aux différentes formes de parcours inclusifs des jeunes et les aider en coopération avec les familles et les différents acteurs d’accompagnement à élaborer et réaliser leur projet individuel de vie en milieu ordinaire. »
« Trisomie 21 Aquitaine » a par exemple accompagné Yvan. Ce jeune de 20 ans travaille comme serveur dans un restaurant. Il est soutenu par toute son équipe de travail, par les services sociaux et par sa grand-mère qui veut qu’il ait un avenir et une place dans la société. Il est heureux et il a des rêves. Regardez ce beau reportage de France 3.
Cette question du handicap dérange. La plupart de nos concitoyens n’a pas appris comment se comporter avec des personnes « qui ne sont pas comme les autres ».
Yvan et beaucoup d’autres avec lui, sont une réponse à cette question insidieuse : pourquoi a-t-on laissé vivre de tels enfants, alors qu’un dépistage précoce pouvait donner lieu à un avortement thérapeutique ?
Un pourcentage de plus en plus important de nos concitoyens pense au suicide, pour des raisons très diverses qu’on peut regrouper sous cette formule : ils ne sont pas heureux.
Le bonheur d’Yvan est pour eux comme pour nous un énorme encouragement et un défi !
Merci d’exister Yvan !
Elisabeth Dugas
Source : Conseil d’État
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