"Le cauchemar doit cesser immédiatement" : le Haut-Commissaire de l'ONU "horrifié" par les bombardements sur Gaza

La tension s’est à nouveau intensifiée dans la bande de Gaza après la reprise des frappes aériennes israéliennes dans la nuit de lundi à mardi, faisant au moins 413 morts, selon les autorités locales. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a exprimé mardi sa profonde indignation face à l'escalade de la violence.

"Horrifié par la reprise des bombardements israéliens sur Gaza, qui ont fait de nombreux morts", a déclaré Volker Türk dans un communiqué, appelant à "ce que le cauchemar cesse immédiatement". Il a rappelé que "la seule voie à suivre est un règlement politique, conforme au droit international". Selon lui, "le recours d'Israël à encore plus de force militaire ne fera qu'empiler davantage de misère sur une population palestinienne souffrant déjà de conditions catastrophiques ".

Une riposte israélienne justifiée par la question des otages

L'armée israélienne a ordonné mardi l'évacuation de plusieurs zones frontalières de Gaza, désignées comme "zones de combats dangereuses". Les habitants de Beit Hanoun au nord, ainsi que de Khirbet Khuza'a, Abasan al-Kabira et Abasan al-Jadida au sud, ont été appelés à fuir vers les abris situés à l’ouest de Gaza-ville et dans la ville de Khan Younès. L’ordre a été diffusé par le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, sur la plateforme X.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé que l'opération militaire se poursuivrait "tant que tous les otages ne seront pas rentrés chez eux". Il a précisé que les objectifs d'Israël comprenaient également la destruction totale du Hamas comme force militaire et politique à Gaza.

Un bilan humain très lourd

Selon le ministère de la Santé du gouvernement dirigé par le Hamas dans la bande de Gaza, "au moins 413 morts", en majorité des enfants et des femmes palestiniennes, ont été tuées dans les frappes israéliennes. Le directeur du ministère, Mohammed Zaqout, a ajouté que des centaines de blessés étaient également à déplorer, dont de nombreux dans un état critique.

Parmi les morts figure le général de division Mahmoud Abou Watfa, chef du ministère de l'Intérieur pour la bande de Gaza. Responsable de la police et des services de sécurité intérieurs du Hamas, il a été tué à Gaza-ville lors des frappes, selon des sources au sein du mouvement.

Ces bombardements sont les plus violents depuis la fin de la trêve instaurée le 19 janvier dernier. La situation humanitaire à Gaza, déjà désastreuse, s’aggrave de jour en jour sous les bombardements intensifiés et les restrictions imposées à la population.

Le Haut-Commissaire Volker Türk appelle la communauté internationale à agir pour mettre fin à ce cycle de violence :

"Le cauchemar doit cesser immédiatement."

La commissaire européenne à l'aide humanitaire a également appelé mardi à mettre un terme à l'escalade à Gaza. "La nouvelle escalade à Gaza est dévastatrice. Les civils sont confrontés à des souffrances inimaginables. Cela doit cesser", a écrit Hadja Lahbib sur X. "Il est impératif de revenir à un cessez-le-feu immédiatement", a-t-elle ajouté.

Camille Westphal Perrier (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock / Anas-Mohammed / Des camions palestiniens chargés d'aide humanitaire traversent le pointde passage de Karem Shalom jusqu'à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 janvier 2025