Le Burundi vers une résolution de la crise : reprise des pourparlers entre le Gouvernement et l’opposition

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Lundi 28 décembre ont eu lieu les cérémonies de réouverture officielle des pourparlers entre l’opposition et le Gouvernement burundais au palais présidentiel d’Entebbe en Ouganda.

Présidées par le Président Ougandais Yoweri MUSEVENI, médiateur désigné dans la crise burundaise par les états de la communauté Est Africaine, ces cérémonies ont été l’occasion pour ce dernier, d’exhorter toutes les parties prenantes à trouver une solution politique à la crise actuelle.

« Si Dieu m’a donné la santé, pourquoi ne pas aider les burundais », a déclaré le Président ougandais dans son discours, selon le quotidien Daily Monitor. Le président ougandais promet également d’envoyer une équipe au Burundi pour enquêter sur les exécutions extrajudiciaires.

pourparlersCes pourparlers avaient été interrompus en juillet 2015 avec le retrait des membres du Gouvernement deux jours avant l’élection présidentielle, qui avait débouché sur la réélection du président burundais Pierre NKURUNZIZA pour un troisième mandat que l’opposition, la société civile et une partie de son camp, jugeaient contraire à la Constitution et à l’Accord d’Arusha, mettant fin à la guerre civile en 2006.

Invités à ces cérémonies, 70 personnalités étaient présentes, parmi lesquelles des membres du Gouvernement, des membres de l’opposition, regroupés au sein du Conseil National pour le Respect de l’accord d’Arusha et la Restauration d’un Etat de Droit au Burundi (CNARED),  des membres de la société civile ainsi que des membres du corps diplomatique. Selon un communiqué venant de la médiation ougandaise à la clôture des cérémonies, les pourparlers devront se poursuivre à Arusha en Tanzanie le 6 janvier 2016.

Cependant, l’incertitude règne toujours. L’aboutissement de ce dialogue tant attendu par les burundais est incertain, les représentant du gouvernement burundais ont dit refuser d’y participer, ne reconnaissant pas le CNARED comme représentant de l’opposition. Ces pourparlers doivent aboutir à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Mais les tensions montent, et rendent le dialogue difficile car un groupe en rébellion, les ‘Forces Républicaines du Burundi’ (FOREBU), se sont déjà déclarées officiellement mercredi 23 décembre, et se disent prêtes à chasser le Président Pierre NKURUNZIZA.

Origine de la crise

pourparlerDepuis avril 2015, le Burundi est plongé dans une profonde crise politique née de la décision du président Pierre NKURUNZIZA de briguer un troisième mandat. Une répression brutale a suivi. Elle a déjà fait des centaines de morts, selon des associations de défense des droits de l’homme et poussé plus de 200.000 personnes à quitter le pays, selon l’ONU. Selon le journal Le Monde, le Burundi connait son énième crise en 50 ans.

L’Union africaine (UA) a annoncé le 18 décembre qu’elle allait déployer une ‘Mission africaine de prévention et de protection au Burundi’ (MAPROBU), forte de 5.000 hommes, pour tenter d’enrayer le cycle des violences à tendance génocidaire. Mais le Gouvernement burundais en a rejeté le principe et prévenu que si l’UA devait mener à bien ce déploiement sans son aval, cette mission serait considérée comme une « force d’invasion et d’occupation ».

Quentin Iriho, correspondant IC au Burundi.

Crédit photo : State House Uganda


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