L’archevêque de Mossoul, nominé du Prix Sakharov 2020

Najeeb Moussa Michaeel, archevêque de Mossoul, a organisé l’évacuation des victimes de l’État Islamique vers le Kurdistan irakien et a sauvegardé ”plus de 8 000 manuscrits et 35 000 documents appartenant à l’Église d’Orient”.

L’archevêque de Mossoul vient d’être nominé du Prix Sakharov 2020 pour la liberté de l’esprit. Ce prix est décerné par le Parlement européen aux “personnes et organisations qui luttent pour la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales”.

Prix Sakharov : notre @GroupeID_FR vient de proposer Najib Moussa, archevêque de Mossoul qui a aidé les Chrétiens d'Irak à se mettre à l'abri et sauvé des manuscrits à l'origine de notre civilisation quand Daech a envahi sa région. pic.twitter.com/CkLnBr8tcJ

— Gilles Lebreton (@Gilles_Lebreton) September 15, 2020

Cette année, Najeeb Moussa Michaeel, archevêque de Mossoul, fait partie des nominés. Le Parlement européen précise à son sujet qu’il a “organisé l’évacuation de chrétiens, syriaques et de chaldéens vers le Kurdistan irakien et sauvegardé 800 manuscrits historiques datant des 13ème et 19ème siècles”.

“Lorsque l’État islamique est entré à Mossoul en août 2014, Monseigneur Najeeb Moussa Michaeel, archevêque de Mossoul a organisé l’évacuation de chrétiens, syriaques et de chaldéens vers le Kurdistan irakien et sauvegardé 800 manuscrits historiques datant des 13ème et 19ème siècles. Plus tard, ces manuscrits ont été numérisés et exposés en France et en Italie. Depuis 1990, il a contribué à la sauvegarde de plus de 8 000 manuscrits et 35 000 documents appartenant à l’Église d’Orient.”

Pour l’archevêque, cette “nomination représente un honneur”, “un encouragement pour tous les Irakiens”, “comme une signature sur chaque page de ces manuscrits”, mais aussi le moyen de se souvenir “des victimes innocentes, en particulier les Yézidis, un peuple pacifique qui a dû faire face à une véritable tragédie et à qui je se sentir particulièrement connecté”.

Dans des propos repris par Asia News, il explique :

“Pour sauver les manuscrits et les personnes pendant l’avancée des forces de l’État islamique, il fallait beaucoup de pieds et de mains. À ce moment-là, j’ai demandé à Dieu d’avoir dix pieds et dix mains pour sauver les livres et les gens, et il a répondu en m’envoyant de nombreux jeunes qui m’ont aidé dans cette mission. [...] Nous avons vu une réponse partagée de tous, y compris des musulmans qui ont fait un travail extraordinaire pour aider les familles chrétiennes et sauver leur patrimoine culturel. [...] Nous avons besoin d’une paix véritable pour continuer à vivre en tant que communauté basée sur le principe de citoyenneté, en surmontant les barrières de race, de religion, d’ethnicité ... C’est la seule solution viable pour l’avenir. [...] Il faut reconstruire les maisons, les églises, les activités de travail, en offrant des emplois aux jeunes pour éviter l’envie de fuir. [...] L’Irak pourrait être subjugué par les pays voisins et les forces extérieures. C’est inadmissible; nous ne pouvons pas permettre à Daech d’être remplacé par des forces qui sont tout aussi, sinon plus dangereuses.”

M.C.