Alors que le conflit interne se poursuit au Myanmar entre la junte et les opposants pro-démocratie, l’archevêque de Mandalay, Mgr Marco Tin Win appelle à prier pour la paix.
UCA News révèle que l’archevêque Marco Tin Win de Mandalay a lancé un appel aux catholiques du Myanmar pour les exhorter à prier pour la paix dans ce pays confronté à « la crise du Covid-19, la faim, les guerres civiles et la torture ».
Il les a notamment encouragé à dédier une heure d’adoration devant le Saint-Sacrement le samedi soir et à une célébration de l’Eucharistie chaque premier dimanche du mois en faveur de la paix.
Agé de soixante ans, l’archevêque, une des rares personnalités à apporter ouvertement son soutien aux opposants pro-démocratie, a appelé les catholiques à ne pas perdre espoir et à avoir une intense foi en Dieu malgré la peur, l’angoisse et la détresse auxquelles le pays est en proie
Après plus de cinq décennies de pouvoir militaire, le Myanmar était sur le chemin de la démocratie avant le coup d’État militaire de février 2021 qui a entrainé une guerre civile dans le pays.
Selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch publié le 13 janvier, entre le 1er février et le 1er décembre 2021, la police et l’armée du Myanmar ont tué au moins 1 300 civils, dont environ 75 enfants. Plus de 10 596 manifestants ont également été arrêtés.
Le règne de la terreur contre les civils et les manifestants pro-démocratie n’a pas épargné l’ex-dirigeante et prix Nobel de la Paix, Aug San Suu Kyi qui a écopé, le 10 janvier, d’une peine d’emprisonnement de quatre ans.
Le 6 décembre, elle avait déjà été condamnée à quatre ans de prison pour incitation aux troubles publics et violation des règles sanitaires liées au Covid. Cette peine, qui a suscité l’inquiétude de la communauté internationale, a été réduite à deux ans de prison par la junte quelques heures heures plus tard.
Après le massacre d’au moins 35 civils chrétiens dans l’État birman de Kayah, la veille de Noël, l’Église catholique du Myanmar avait lancé un appel à mettre fin au conflit le 27 décembre dernier.
Eric Coursodon