En français, le dernier livre de la Bible se nomme « Apocalypse ». On l’appelle aussi « Livre de la Révélation ». Il porte en lui une part de mystère, de drame, de destruction. Harmagedon, chevaux ailés, batailles, armées, étang de feu… Pour une majorité, l’Apocalypse, c’est le chaos, le bouleversement, la fin du monde. La Bible a en effet rassemblé dans ce livre les passages les plus marquants des temps de la fin.
À travers les âges, toutes les situations de conflits ont été qualifiées d’apocalyptiques. En temps de crise, comme l’actuelle crise sanitaire mondiale, les pensées d’une apocalypse destructrice reviennent dans l’actualité. Les titres sont d’ailleurs sans équivoque : « Coronavirus : 2020, année de l’apocalypse économique ». « La crise du Covid constitue le prélude à une apocalypse ». « L’apocalypse selon coronavirus ».
Cette vision de l’Apocalypse ne tient pourtant pas tant à la signification littérale du mot. « Apocalypse » provient en effet du préfixe privatif « apo », et de « calypso », qui signifie « cacher ». « Apocalypse » signifie donc « dé-caché » ou « rendu visible ». D’où l’appellation anglo-saxone du dernier livre biblique : « Revelation ».
Ainsi, si l’Apocalypse inspire spontanément des pensées catastrophistes, c’est bien en raison du contenu de l’ouvrage plus que de son sens étymologique.
Et pourtant, quel contraste entre ce que l’Apocalypse inspire, et certains passages qu’il peut contenir !
Prenez en particulier les lettres aux 7 églises, présentées dans les premiers chapitres du livre de l’Apocalypse. Quelque dures et sévères qu’elles puissent paraître parfois, on observe qu’elles sont, profondément, autant de déclarations d’amour adressées par Dieu aux hommes.
Car si le livre de l’Apocalypse est porteur de destruction, il est aussi avertisseur bienveillant et annonciateur de vie éternelle. Un message d’amour puissant est caché dans ces pages effrayantes pour les uns, fascinantes pour les autres, invraisemblables pour certains.
Pascal Portoukalian