L'Apocalypse, c'est pour bientôt? Des artistes se sont posé la question, comme le montre l'exposition consacrée à cette fin biblique des temps à la Bibliothèque nationale de France (BnF) à Paris, à partir de mardi.
Sur l'affiche, le feu des explosions représentées par l'artiste-peintre allemande Anne Imhof sur un vaste triptyque ("Sans titre", 2022) rappelle, à point nommé, les incendies qui ont enflammé Los Angeles en janvier.
Mais Apocalypse, mot issu du grec, "signifie dévoilement, mise à nu, et non pas catastrophe comme on s'est habitué à le comprendre", rappelle l'une des commissaires d'exposition, Jeanne Brun.
C'est le titre du dernier livre de la Bible, signé par Jean. D'où une longue tradition de représentations picturales chrétiennes de ce récit surchargé de symboles et de prophétie.
Par exemple, "l'Apocalypse, au Moyen Âge, était absolument partout, dans les églises, dans les bibliothèques", fait remarquer Charlotte Denoël, autre commissaire.
Sont présentés les grands classiques que sont le Beatus de Saint-Sever, un manuscrit enluminé du XIe siècle, des morceaux de la tenture de l'Apocalypse, une tapisserie du XIVe siècle, les gravures d'Albrecht Dürer ou les illustrations de William Blake.
Ces œuvres restent dans la mémoire collective. Le journal Le Monde a détourné en janvier la gravure de Dürer des "Quatre cavaliers de l'Apocalypse" pour y représenter Donald Trump, Elon Musk et Mark Zuckerberg.
Au XXe siècle, où s'affaiblit la foi chrétienne en Occident, surviennent des événements, comme les guerres mondiales, les génocides ou les catastrophes écologiques, qui amènent à réfléchir à une "Apocalypse sans Royaume", sans espérance d'un après. Le cinéma, la bande dessinée s'emparent du genre "post-apocalyptique".
La Rédaction (avec AFP)