Le procès de Jeanne d’Arc comme on ne vous l’avait jamais raconté.
Pour son deuxième long métrage, Paul-Anthony Mille, jeune réalisateur talentueux, a choisi de mettre en scène le procès de Jeanne d’Arc, vu du point de vue de l’évêque Cauchon, celui là-même qui a fini par la condamner au bûcher.
Le film plonge le spectateur dans les tourments de conscience de l’évêque, soumis à la pression des Anglais et qui ne parvient pas à déterminer si Jeanne est folle ou si elle est sainte… L’évêque se retrouve à chercher au plus profond de son âme la divine étincelle qui éclairera son chemin et qui lui garantira la réconciliation entre sa conscience et sa soumission aux Anglais.
Alternant entre le monde réel et son monde intérieur à trouver ce brin de lumière, Cauchon se battra alternativement avec et contre sa conscience afin de chercher la juste décision : peine capitale, emprisonnement, quel doit être le châtiment réservé à la pucelle d’Orléans ?
Une réalisation singulière
Loin d’être une simple adaptation historique, ce long métrage surprend par la singularité de sa forme esthétique. Paul-Anthony Mille réussit le pari de nous faire accéder à la conscience du personnage principal et nous donne aussi à voir Jeanne d’Arc sans que jamais elle n‘apparaisse à l’écran. Elle est en effet hors champ tout au long du film, permettant ainsi au spectateur d’être Jeanne d’Arc.
Paul-Anthony Mille nous confie :
« Jeanne ici c’est nous spectateurs, citoyens libres et égaux certes mais cherchant toujours à émanciper nos âmes, notre société et nos cœurs de la violence, qu’elle soit institutionnelle ou économique, du pouvoir. Un pouvoir qui agit trop souvent pour le bien de quelques-uns au détriment du bien commun. L’évêque Cauchon, symbole ultime de l’autorité, tient entre ses mains une affaire intemporelle au cœur de la polémique de son temps. »
Paul-Antony Mille signe ici un film d’auteur assez unique en son genre, entre Bresson et Tarkovski qui passionnera les amateurs d’Histoire, les cinéphiles et pourquoi pas vous ?
« L’on est happé, interpellé par la grande profondeur spirituelle et la qualité des dialogues écrits dans une langue travaillée de toute beauté ; les nombreuses références aux Évangiles et au procès du Christ sont parfaitement insérées. » - LA NEF
Laissons les morts engloutir les morts sort au cinéma mercredi 4 mai sous la bannière SAJE Distribution dans 3 salles en France à découvrir ici.
Mathilde Barbieux