Laïcité à l’école : Une campagne du gouvernement fait polémique

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Hier, lundi 30 août 2021, le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports a lancé une campagne nationale de communication pour promouvoir la laïcité à l’école. Une campagne qui fait débat. 

Une série de 8 affiches qui s’adressent « en priorité aux élèves et plus largement, dans sa déclinaison pédagogique, à la communauté éducative », peut-on lire sur le site du gouvernement, sera déployée tout au long du mois de septembre, par affichage et sur les réseaux sociaux.

Cette campagne intitulée « C’est ça la laïcité », « vise à montrer que la laïcité n’est pas qu’un principe qui fonde notre contrat social, mais qu’elle s’inscrit dans le quotidien des élèves en leur permettant de vivre libres, égaux et unis quelles que soient leurs convictions ».

Sur les réseaux sociaux, elle fait débat. La CGT dénonce une campagne « scandaleuse » ainsi que « l’instrumentalisation d’un concept apparemment mal digéré ».

D’autres internautes lui reproche de confondre la laïcité avec l’égalité.

La Vigie de la laïcité a également réagi dans une publication sur Twitter. L’organisme « indépendant et citoyen » créé par treize personnalités dont Jean-Louis Bianco, ancien président de l’Observatoire de la laïcité, regrette une « profonde confusion sur le sens de ce qu’est la laïcité ».

« La laïcité ce n’est pas de ‘permettre à Sacha et Neissa d’être dans le même bain' » indique le communiqué de la Vigie en référence au contenu des affiches qui « confondent la laïcité avec la notion de coexistence et d’assimilation ». L’organisation regrette notamment que le choix des prénoms des enfants utilisés pour la campagne renvoie à l’idée que « la laïcité concernerait en premier lieu les personnes issues de l’immigration ».

Une seule affiche selon l’organisation correspondrait à une définition de ce qu’est réellement la laïcité sur laquelle on peut lire : « Donner le même enseignement à Romane, Elyjah et Alex, quelles que soient leur croyance ». L’organisme déplore une campagne « qui fait fausse route en réduisant les enfants à leur appartenance religieuse qui serait implicitement devinée par leur prénoms et/ou couleurs de peau ».

« La course pour savoir lequel des ministres serait le plus ‘laïque’ ne doit pas mener au détournement profond de la laïcité, notion qui refuse toute idéologisation » conclut le communiqué.

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Pack-Shot / Shutterstock.com

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