« La vie de chacun est précieuse » : 14 millions de vues pour le plaidoyer pour la vie de Franck Stephens partagé par Ashton Kutcher
En partageant le discours de Franck Stephens devant le congrès, l’acteur Ashton Kutcher ne pensait pas déclencher autant de réactions hostiles ou au contraire bienveillantes.
En 2017, nous vous avions fait découvrir le discours de Franck, porteur de trisomie 21, qui défendait son droit à la vie en luttant contre ce qu’il appelait « la solution finale », le recours à l’avortement suite au dépistage prénatal de la trisomie 21. Franck avait alors bouleversé le monde avec son témoignage et son émouvant plaidoyer pour la vie.
Il y a quelques jours, alors qu’aux États-Unis les « Pro-Vie » et les « Pro-Choix » s’affrontent parfois violemment, et que le Sénat de New York s’apprête à rendre possible l’avortement jusqu’au dernier jour du terme quel que soit le motif, Ashton Kutcher a publié à nouveau le plaidoyer de Franck.
Et la diffusion a été massive : 14 millions de vues, 360 000 partages et des milliers de commentaires de soutien ou de protestation... À tel point que l’acteur a épinglé une publication sur son fil d’actualités, nuançant le débat et demandant de ne pas l’enrôler comme « capitaine » de l’un des camps.
« Je ne considère vraiment pas l’avortement comme un simple problème noir et blanc. Les deux arguments présentent des nuances et, comme dans la plupart des cas, dans ce paysage politique et médiatique bipartite - nous aimons simplifier à l’excès les problèmes complexes en deux arguments de base et en choisir des côtés. Ensuite, nous recrutons des personnes de notre côté que nous célébrons [...] Arrêtons de recruter des capitaines pour nos équipes et commençons à résoudre les problèmes pour faire les meilleurs choix pour notre avenir. »
Mais l’acteur a également réitéré ses craintes quant à la « pente glissante » des diagnostics prénataux.
« Nous sommes génétiquement diversifiés en tant qu’espèce, par conception, pour la survie des générations, et nous devrions réfléchir très attentivement à la manière dont nous réglementons ces sciences. Cette idée de résultats négatifs non dominants et de traits négatifs non désirés, puis sélectionnés, est une pente très glissante qui ressemble beaucoup à l’eugénisme embryonnaire et qui me fait peur. »
Retrouvez un extrait du discours de Franck en vidéo :
« Personne ne sait mieux que moi ce que signifie, vivre avec le syndrome de Down. Quoique vous ayez appris aujourd’hui, s’il-vous-plaît souvenez-vous que je suis porteur de trisomie, et que ma vie est digne d’être vécue […] Certaines personnes disent que le diagnostic prénatal permettra l’identification de la trisomie in utero, et que ses grossesses seront simplement interrompues […] Ce que je comprends c’est que les personnes qui militent pour cette ‘solution finale’ disent que les gens comme moi ne devraient pas exister […] Sérieusement, j’ai une superbe vie. J’ai fait des conférences à l’Université, joué dans un film primé, participé à un show télé, et parlé à des milliers jeunes au sujet de la valeur de l’inclusion […] Je ne pense pas devoir justifier mon existence. Mais pour ceux qui se questionnent sur la valeur des personnes porteurs de trisomie, je voudrais relever 3 points : Le premier, nous sommes un cadeau médical pour la société… Le deuxième, nous sommes une puissante source de joie… Et nous donnons au monde la chance de réfléchir au choix éthique de donner ou non une chance de vivre à un […] N’y a t-il vraiment pas de places pour nous dans le Monde ? Cherchons des réponses, pas une ‘solution finale’. »
H.L.
Crédit image : Everett Collection / Shutterstock.com