La troisième phase du dialogue entre l’Église catholique et l’Alliance baptiste mondiale s’est achevée mi-décembre
Le dialogue international entre la principale organisation baptiste dans le monde et l’Église catholique a franchi une nouvelle étape le 16 décembre dernier après quatre jours d’échanges consacrés à la finalisation d’un rapport sur le témoignage chrétien. Depuis 1984, les représentations des deux dénominations sont engagées dans un dialogue quant à ce témoignage dans l’Église et la société.
C’est à Rome que s’est tenue la cinquième session de la troisième phase du dialogue entre l’Église catholique et l’Alliance baptiste mondiale. Elle a été accueillie par le Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens, un conseil pontifical créé dans la logique de Vatican II en vue du dialogue œcuménique.
Le pape François et le secrétaire général de l’organisation protestante, Elijah Brown, ont participé à cette dernière étape. La commission d’échanges est coprésidée par Mgr Arthur J. Serratelli, évêque émérite de Paterson et professeur adjoint d’études bibliques à l’université Seton Hall dans le New Jersey, et par le Dr Elizabeth Newman, qui dirige la Commission de la doctrine baptiste et de l’unité chrétienne de l’Alliance. La théologienne protestante évangélique française, vice-présidente de la Fédération protestante de France (FPF), Valérie Duval-Poujol était également présente.
Le Dialogue international entre les deux traditions vise à « parvenir à une compréhension mutuelle et à clarifier des questions théologiques et identifier des possibilités de coopération ». Cette troisième phase portait sur « La dynamique de l’Évangile et le témoignage de l’Église aujourd’hui », et la session à Rome était dédiée à la rédaction du rapport du dialogue, la planification de la façon dont il serait par la suite compris. Les participants ont également discuté des possibles orientations d’une quatrième phase du dialogue.
Les journées ont débuté et se sont achevées par la prière, puis le pape a reçu la commission de dialogue en audience privée le 14 décembre pour discuter notamment de la préoccupation des deux communautés concernant les plus pauvres et du développement des relations entre elles. Le président de l’Alliance baptiste mondiale, le révérend Tomás Mackey, a évoqué l’importance d’accroître la reconnaissance mutuelle dans le but d’offrir toujours davantage un témoignage commun dans la société.
Cette commission de la Phase III avait tenu sa première rencontre en 2017 à Waco, au Texas, pour discuter des « sources du témoignage commun ». Sa deuxième session, à Rome en 2018, s’était penchée sur le thème des « Contextes d’un témoignage commun ». La troisième réunion avait eu lieu l’année suivante dans la capitale polonaise, Varsovie, et avait porté sur les « défis que rencontre le témoignage commun ». Des réunions à distance avaient eu lieu en 2021 sur le thème des « formes du témoignage commun ».
Un dialogue de plusieurs décennies et avec divers Églises
Cette série de dialogues a débuté il y a près de 40 ans, avec une première phase qui rappelait que, depuis le Concile II du Vatican, les catholiques et les baptistes s’étaient engagés dans un dialogue à différents niveaux.
Commencée en 1984 et achevée quatre ans plus tard, la Phase I était une « invitation à témoigner du Christ dans le monde d’aujourd’hui » et avait notamment abordé des questions de christologie et d’évangélisation. La deuxième phase s’était déroulée sur la période 2006-2010 et avait porté sur le thème de « la parole de Dieu dans la vie de l’Église ». Elle avait constaté les possibilités de développer un témoignage commun et de collaborer toujours plus sur les questions éthiques.
L’Église catholique est engagée dans un dialogue œcuménique avec les différentes dénominations chrétiennes orientales et occidentales, tandis que l’Alliance baptiste mondiale l’est également avec différentes Églises telles que la méthodiste, l’anglicane ou la luthérienne.
Jean Sarpédon