Il existe aujourd’hui plusieurs dizaines de versions de la Bible en français. Les traductions modernes sont sérieuses et nous permettent d’accéder avec confiance au sens des Écritures. Néanmoins, aucune n’est parfaite et chacune a ses spécificités. Comment s’y retrouver ?
Si certaines versions sont liées aux talents d’un traducteur en particulier, comme les bibles Osty ou Chouraqui, les principales versions actuelles de la Bible sont développées par des équipes de spécialistes, afin d’éviter une traduction trop subjective. Pour ces versions contemporaines, chaque traduction de la Bible résulte de nombreux choix concernant 1) le public cible, 2) le niveau de langue utilisé et 3) les aides proposées aux lecteurs (notes, références, introductions, etc.).
Des principes de traduction différents
Une traduction doit respecter à la fois le texte d’origine mais aussi le lecteur auquel elle s’adresse. Chaque langue ayant son génie propre, sa grammaire ou encore sa poésie, chercher à rendre le texte original mot pour mot n’est pas vraiment « traduire », surtout si le résultat est incompréhensible ! En effet, le passage d’une langue à une autre implique tout à la fois la recherche de la forme et du sens équivalents.
Pour cela, deux stratégies de traduction coexistent :
- l’équivalence fonctionnelle ou dynamique : elle privilégie la langue cible. On cherche à traduire en rendant le mieux possible le sens du texte original.
- l’équivalence formelle : elle privilégie la langue source. On cherche à traduire en restant le plus proche possible de la forme du texte original.
C’est une question de priorité ! Les traductions contemporaines combinent les deux méthodes dans des proportions variées.
L’importance du public cible
Une autre explication aux différences entre les traductions concerne le public à qui l’on s’adresse. Le lectorat a-t-il un vocabulaire riche et une habitude à lire, notamment la Bible ? Ou bien au contraire, l’éditeur cherche-t-il à toucher une audience plus jeune ou utilisant un langage plus simple ?
Il existe ainsi des versions françaises qui emploient un langage quelque peu désuet, mais auquel certains lecteurs restent très attachés. Et nous trouvons également des versions beaucoup plus accessibles pour des débutants ou pour ceux qui souhaitent renouveler leur lecture. L’essentiel est que chacun trouve la Bible qui lui parle le plus !
Enfin, certaines versions sont plus particulièrement liées à une confession chrétienne spécifique. C’est le cas de la Bible de Jérusalem pour les catholiques ou de la Bible Louis Segond (et ses révisions) pour les protestants. D’autres versions sont développées par des équipes œcuméniques, comme la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB).
Katie Badie, directrice éditoriale des éditions Bibli’O de l’Alliance biblique française