La situation humanitaire à Gaza est "moralement inacceptable", selon le patriarche latin de Jérusalem

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Le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, a déclaré mardi à son retour de Gaza que la situation humanitaire était "moralement inacceptable" dans le territoire palestinien ravagé par plus de 21 mois de guerre.

"Nous avons vu des hommes attendre pendant des heures sous le soleil dans l'espoir d'un simple repas", a déclaré Mgr Pizzaballa, la plus haute autorité catholique de Terre Sainte, à des journalistes à Jérusalem. "C'est moralement inacceptable et injustifiable", a-t-il ajouté.

Il a également répété que l'Église et "toute la communauté chrétienne n'abandonneraient jamais" les Gazaouis, comme il l'avait dit aux chrétiens de Gaza auxquels il a rendu visite, ajoutant que sa "mission ne s'adressait pas à un groupe spécifique, mais à tous".

Accompagné par son homologue grec orthodoxe, Théophilos III, il a effectué une rare visite vendredi à Gaza, après que des tirs israéliens ont touché l'église de la Sainte-Famille, la seule église catholique du territoire palestinien, et causé la mort de trois personnes.

"Trois personnes sont mortes dans notre communauté, mais des milliers de personnes sont déjà mortes à Gaza", a rappelé Mgr Pizzaballa, ajoutant que "l'ensemble du peuple palestinien" était touché, aussi bien dans la bande de Gaza à cause de la guerre entre le Hamas et Israël, qu'en Cisjordanie, où il a récemment effectué une autre visite pour dénoncer des violences attribuées à des colons israéliens.

Le ministère italien des Affaires étrangères avait annoncé que Mgr Pizzaballa était entré dans la bande de Gaza avec 500 tonnes d'aide, mais ce dernier a précisé que cette aide n'était pas encore entrée, pour des raisons logistiques.

Théophilos III et Mgr Pizzaballa ont rencontré des personnes aux visages émaciés, rapportant qu'il était difficile voire impossible de trouver de quoi se nourrir dans Gaza ces derniers jours.

"À chaque instant, de nouveaux cas de malnutrition arrivent dans les hôpitaux de Gaza", avait déclaré plus tôt Mohammed Abou Salmiya, directeur de l'hôpital d'al-Chifa à Gaza.

Mgr Pizzaballa a ajouté avoir vu un "niveau de destruction" sans précédent, en comparaison avec sa dernière visite de décembre.

"Nous reconnaissons la solidarité de nombreux segments de la société israélienne, c'est aussi grâce à eux que nous pouvons faire ce que nous faisons, nous ne sommes donc pas contre Israël", a-t-il dit, "mais nous devons dire avec franchise et clarté que cette politique du gouvernement israélien à Gaza est inacceptable".

Connu pour promouvoir le dialogue interreligieux, Mgr Pizzaballa a indiqué prier pour la libération des personnes prises en otages le 7 octobre 2023 en Israël lors de l'attaque sans précédent du Hamas.

Il a également émis l'espoir que les journalistes puissent entrer dans la bande de Gaza, la presse internationale en étant interdite depuis le début de la guerre, à l'exception de rares visites de presse encadrées par l'armée israélienne.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock / Anas-Mohammed (1er juin 2025)

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