Pourquoi la repentance est-elle si impopulaire et les livres manquent-ils à ce point sur le sujet ? Peut-être a-t-on mal compris sa signification et ses bienfaits ?
Mais pourquoi devrais-je me repentir ? Tout d’abord, la Bible dit que « tous ont péché et sont privés de la gloire de dieu » (rom. 3, 23). Alors, si je prétends ne pas pécher, je ne suis pas dans la vérité (selon 1 Jn. 1, 8). Mais on peut ensuite lire que « si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de tout mal ». N’est-ce pas une bonne nouvelle?
Me repentir, mais de quoi?
« Si le terme ‘péché’ est déjà difficile à prononcer pour certains, comment arriver à se repentir ? », se demande la coach professionnelle Evelyne Chappuis. Elle poursuit comme pour nous interpeller: « suis-je assez consciente de la perfection de l’amour de dieu envers moi et de sa sainteté pour réaliser que je l’offense quotidiennement par mes agissements ? ». Dans son livre « Qu’est- ce que la repentance ? » (ed. Europresse), John Colquhoun, théologien britannique du 18e siècle, parle de la nécessité pour tous de se repentir « que l’on soit pécheur notoire ou ‘petit’ pécheur ». Au- delà de la repentance « de conversion », il parle du besoin de se repentir quotidiennement: « les compassions de dieu et la manière dont il en fait profiter sont des raisons puissantes pour exercer chaque jour une vraie repentance ».
De l’énergie pour avancer
Il va de soi que chacun préfère parler de ses forces que de ses faiblesses. Pourtant, la coach insiste sur l’effet libérateur de confesser ses péchés. « La repentance est primordiale: elle est au cœur de mes relations avec Dieu et avec mon prochain ». Lorsque je peux parler de mes péchés tout en me sachant acceptée par Dieu et par mes proches, je peux être moi-même et avoir l’énergie pour avancer. La repentance n’est pas un signe de faiblesse, loin s’en faut. Dieu a dit à Paul: « C’est dans ta faiblesse que ma puissance s’ accomplit pleinement » (2 Cor. 12, 9).
Un signe de gratitude
Mais la repentance est aussi un signe de ma gratitude envers Jésus-Christ qui est mort pour mes fautes à ma place. « L’immensité de son amour le poussa à donner volontairement sa vie. ne l’aimerez-vous pas en retour au point de haïr votre péché et de l’abandonner pour lui ? », questionne John Colquhoun. Il confie encore que la vraie repentance jaillit d’un examen approfondi, d’une part de la gravité du péché, d’autre part de la majesté et de la gloire de Dieu. Et de citer romains 2, 4: « ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de dieu te pousse à la repentance ? ».
Le théologien précise encore que sans la compréhension de la miséricorde de Dieu, il n’y a pas de repentance authentique.
La miséricorde de Dieu
« La vraie repentance n’est pas l’œuvre de l’homme, mais celle de l’esprit ». La foi en cette miséricorde, la certitude de se savoir pardonné, est donc nécessaire pour éviter de porter de lourds fardeaux. « Ce pardon délivre de la culpabilité », écrit-il encore. Sans quoi le chrétien laisse s’amonceler cette culpabilité sur ses épaules et s’expose à ses effets destructeurs. Et comme l’observe Evelyne Chappuis, « vivre une vie de prière où la repentance est présente me rapproche du dieu de grâce et de la vérité qui libère ». La repentance nous permet de lâcher prise et « plus il y a de repentance, plus il y a de joie en Dieu ».
Joëlle Misson
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Article initialement publié en septembre 2021.