La nouvelle route de la soie de Pékin ouvre la voie aux missions chrétiennes

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La nouvelle route de la soie de Pékin est un projet dans lequel la Chine a investi 55 milliards de dollars. C’est une partie du grand plan de la Chine pour connecter l’Asie et l’Europe. La majorité des travaux ont lieu au Pakistan, où la Chine réalise d’importants travaux d’infrastructures dans la province du Baloutchistan.

Le projet ambitieux de la Chine de bâtir de nouvelles routes commerciales et de développer son influence à travers l’Asie, l’Afrique et le Moyen-Orient comporte bien des risques. Notamment au Baloutchistan, l’une des provinces les plus dangereuses du Pakistan, où sont présents plusieurs groupes djihadistes, et où 2 ressortissants chinois ont été enlevés puis assassinés au mois de mai.

Il est apparu ultérieurement que Meng Lisi et Li Xinheng n’étaient pas au Pakistan pour la nouvelle route de la soie, comme cru à l’origine… Ils s’étaient rendus dans la capitale de la province de Quetta, en mission secrète pour annoncer l’Évangile dans l’une des parties les plus dominées par l’islam radical.

Leur histoire a mis en évidence une « conséquence ignorée » de la Chine. La nouvelle route de la soie ouvre des portes aux missionnaires chrétiens, probablement des centaines, qui saisissent cette opportunité pour voyager « librement ». Selon les estimations, le nombre croissant de la population chinoise chrétienne se trouve au Pakistan et dans les pays avoisinants.

Mais il est clair que Pékin ne veut pas d’eux là-bas. Depuis la mort des deux jeunes missionnaires, la Chine a procédé à l’arrestation de pasteurs à Zhejiang, une province dans la côte-est de la Chine. Zhejiang est connu comme l’un des pôles chrétiens du pays et abrite des milliers d’églises autorisées par le gouvernement communiste chinois, ainsi que des églises « souterraines » qui organisent secrètement des rencontres. Ceux engagés dans les missions à l’étranger sont les plus ciblés, et même si les pasteurs retrouvent la liberté, il leur est interdit de continuer les réunions et d’accorder des interviews aux médias.

Le gouvernement chinois se trouve devant un grand dilemme : Des milliers de missionnaires chrétiens se cachent parmi les ouvriers de la route de la soie car ils y trouvent une occasion d’accéder facilement dans des pays tels que le Pakistan, l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Irak, la Corée du Nord et le Myanmar. Pourquoi ? Parce que nul ne se doute qu’il y a autant de chrétiens dans la Chine communiste. Les violences qui prévalent au Pakistan ne semblent pas influencer les missions chrétiennes. Au contraire, les missionnaires sont de plus en plus sensibles et prudents dans leur manière d’agir.

Ils devront l’être, car depuis l’assassinat de Monsieur Li et de Mademoiselle Meng, les autorités pakistanaises se sont jurées de mieux réglementer le flux entrant de ressortissants chinois au Pakistan. Ce n’est pas la première fois que des militants s’en prennent au chinois. Toutefois, vu que ce cas a été très médiatisé, les hauts fonctionnaires ont dû considérer les répercussions sur leurs relations avec la Chine.

Louise Carter

Source : BBC : Risky road : China’s missionaries follow Beijing west


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