La nage de l'Empereur, un documentaire de Présence Protestante

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Ce dimanche et en replay, découvrez le témoignage bouleversant de Pierre Rabine, champion de natation sur Présence Protestante. Le nageur, amputé de ses quatre membres revient sur son histoire et sur son quotidien. 

Cher Monsieur Rabine, cher Pierre,

Je vous écris ces quelques mots pour vous faire part de toute mon admiration et de tout mon respect.

Nous avons eu l’occasion d’échanger mais je ne peux pas dire que je vous connais. Ou, plutôt, si : je vous connais à travers le documentaire que nous consacrons à votre témoignage. Et déjà, c’est incroyable. Merci !

Ce que vous y dites et ce que vous montrez de vous, le petit voile que vous levez sur votre vie, c’est déjà énorme. Bien entendu, vous avez souhaité garder des coins secrets, bien entendu, un documentaire n’est pas le meilleur lieu pour une confession ou pour un album de famille. Mais pourtant, par la petite lucarne de 29 minutes 30 secondes que vous nous avez permise d’ouvrir, vous nous donnez accès à tant de choses, de ressentis, de moments de vie.

Il y a bien sûr l’accident, l’hôpital, la rémission, le regard des autres, des vôtres, l’impuissance, votre résilience opiniâtre, votre reconquête de la vie, incroyable et ultra-volontaire. Et il y a aussi, en creux, le procès, la famille, l’amour, l’Église, ce que vous vivez, comment vous le vivez. La distance que vous construisez, farouche, entre ce qui vous est arrivé et que vous êtes, profondément.

Personnellement, voyez-vous, plus encore que votre positive attitude, ce qui m’a beaucoup touché dans ce documentaire, ce sont deux choses toutes bêtes peut-être : ces petits gestes de la vie qui me paraissent si simples et pour lesquels vous avez dû inventer une nouvelle gymnastique, de nouveaux mouvements : ouvrir une porte, se faire un café, et puis cette distance que j’évoque plus haut : comment vous racontez avec humour la galère de l’habillage, le matin, comment vous dites parfois "nous" ou "on" au lieu de "je". C’est à travers ces petites choses ou ces propos, furtifs, que je vous ai le plus rejoint, que vous m’avez le plus ému.

Que la remontée, pour sortir du handicap, pour sortir la tête de l’eau, est dure ! Nous voyons à quel point elle est une bataille permanente. Il en faut des barreaux pour monter à l’échelle du ciel. Il en faut des combats pour rencontrer Dieu ! Du combat de Jacob avec l’ange, il lui est resté sa douleur à la hanche. Avez-vous rencontré un ange dans votre combat ? En tout cas, je remercie le Seigneur pour la force qu’il vous a donnée. Vous vous êtes battu et vous avez gagné les premiers rounds de la vie. Non sans douleurs, mais avec la grâce maladroite de l’empereur et celle du ciel aussi, sans doute.

Merci d’avoir accepté de vous laisser filmer. Votre témoignage n’est pas celui d’un bulldozer qui écraserait tout sur son passage tellement il est grand, fort, puissant. Au contraire, par les faiblesses – forcément – de votre corps, mais aussi, et presque surtout, par toutes ses petites craquelures que vous nous laissez entrevoir, vous serez, j’ose l’espérer, un exemple à suivre pour tous ce qui vous verrons.

Oui, vous, nous sommes faibles, oui, nous ne pouvons pas toujours faire, oui, nous doutons, oui nous commettons des erreurs, oui, certains sont parfois injustement frappés par la foudre du destin, oui, oui, oui ! Mais vous, vous nous montrez que Dieu est bon pour peu que nous l’acceptions, que notre regard et nos décisions changent tout, que Sa grâce peut suffire.

Merci David. Et, même si, les doigts courant sur le clavier, ce "merci" peut paraître facile à écrire, tant pis. Je ne peux que te laisser ces versets, pour qu’ils vous accompagnent :

"Trois fois j’ai prié le Seigneur de me délivrer de cette souffrance. Il m’a répondu : 'Ma grâce te suffit. Ma puissance se manifeste précisément quand tu es faible.' Je préfère donc bien plutôt me vanter de mes faiblesses, afin que la puissance du Christ étende sa protection sur moi. C’est pourquoi je me réjouis des faiblesses, des insultes, des détresses, des persécutions et des angoisses que j’endure pour le Christ ; car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. La Bible, deuxième épître de Paul aux Corinthiens, chapitre 12

Que le Seigneur vous garde.

Bien fraternellement.

Christophe Zimmerlin, pour Présence Protestante


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