La Maison Blanche s'en prend à l'Église épiscopalienne américaine qui n'accueillera pas les Afrikaners invités par Trump

maison_blanche_prend_eglise_episcopalienne_americaine_accueillera_pas_afrikaners_invites_donald_trump

La Maison Blanche a mis en cause mardi l'engagement humanitaire de l'Église épiscopalienne américaine après que l'institution religieuse a décidé de ne pas participer à l'accueil des Afrikaners désignés comme réfugiés par Donald Trump, dont un premier groupe vient d'arriver aux États-Unis.

Une cinquantaine d'Afrikaners, descendants des premiers colons européens à la pointe de l'Afrique, ont atterri lundi à Washington, à l'invitation du président républicain, qui justifie leur accueil par leur "situation terrible", évoquant un "génocide".

"La décision de l'Église épiscopalienne de mettre fin à des dizaines d'années de partenariat avec le gouvernement américain en raison de l'accueil de 59 réfugiés afrikaners désespérés soulève de sérieuses questions quant à son prétendu engagement en faveur de l'aide humanitaire", a attaqué mardi une porte-parole de la Maison Blanche, Anna Kelly, dans un communiqué.

L'évêque président de l'Église épiscopalienne - la confession anglicane aux États-Unis - Sean Rowe, a expliqué les raisons derrière cette décision dans une lettre lundi.

"Il est douloureux de voir un groupe de réfugiés, choisi de manière tout à fait inhabituelle, recevoir un traitement de faveur par rapport à de nombreux autres qui attendent dans des camps de réfugiés ou des conditions dangereuses depuis des années", écrit-il.

"L'engagement indéfectible de notre église en faveur de la justice raciale et de la réconciliation" fait que "nous ne pouvons pas" répondre favorablement à la demande de l'administration fédérale d'aider à l'accueil des Afrikaners, établit Sean Rowe.

"Par conséquent, nous avons décidé de mettre un terme à nos accords pour l'accueil de réfugiés subventionnés par le gouvernement américain", annonce-t-il.

Anne Kelly rétorque dans son communiqué que "les Afrikaners ont été confrontés à des horreurs indicibles et ne méritent pas moins le statut de réfugié que les centaines de milliers d'autres personnes autorisées à entrer aux États-Unis par le précédent gouvernement".

Le gouvernement sud-africain conteste toute "persécution" de cette population.

En Afrique du Sud, la minorité blanche représente un peu plus de 7% de la population, mais possédait 72% des terres agricoles en 2017, selon des chiffres du gouvernement - l'héritage d'une politique d'expropriation de la population noire pendant la colonisation puis l'apartheid, que des lois votées depuis 1994 visent à réviser.

Les Afrikaners constituent la majorité de la population blanche du pays. C'est de cette frange que sont issus les dirigeants politiques qui ont institué l'apartheid, système de ségrégation raciale ayant privé la population noire - très majoritaire - de la plupart de ses droits de 1948 jusqu'au début des années 1990.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock / Dragos Asaftei

Dans la rubrique International >



Les nouvelles récentes >