
« La jeune fille est encore traumatisée. La manière dont elle a été enlevée, contrainte à se marier et violée montre qu’Arzoo a subi de violents traumatismes physiques et psychologiques et qu’elle a besoin de temps pour se remettre. »
Le 9 novembre, une nouvelle audience s’est tenue à la Haute Cour du Sindh pour statuer sur le mariage de la jeune Arzoo Raja. La question portait sur l’âge de la jeune fille. Le rapport médical demandé par la Cour devait établir si la jeune fille était mineure ou non.
Et selon le rapport de la commission médicale, l’âge d’Arzoo serait compris entre 14 et 15 ans. Le mariage est donc jugé « précoce », et par voie de conséquence interdit par la loi.
C’est ce qu’annonce Maître Muhammad Jibran Nasir, avocat des parents d’Arzoo Raja à l’Agence Fides.
« Selon le rapport de la Commission médicale constituée le 5 novembre, la jeune catholique Arzoo Raja a un âge compris entre 14 et 15 ans. Les juges ont vérifié les données sur son certificat de naissance, émis par la National Database and Registration Autorithy (NADRA) du Pakistan, et sur son certificat scolaire, confirmant que la jeune fille est mineure. »
Or, dans cette province pakistanaise, le mariage de mineurs est interdit par le Sindh Mariage Act de 2013, comme l’explique l’avocat de la famille :
« Dans cette phase a été affrontée la question du mariage infantile. Le Sindh Mariage Act de 2013 interdit le mariage de personnes de moins de 18 ans et prévoit une peine pour les personnes impliquées dans un mariage infantile, y compris la personne qui organise le mariage et le tuteur du mineur. Les magistrats ont également ordonné aux forces de police judiciaire d’ajouter à l’enquête les personnes impliquées dans ce mariage précoce, en particulier ceux qui ont produit de faux documents pour déclarer qu’une mineure avait 18 ans et ceux qui ont organisé et exécuté concrètement le mariage. »
Arzoo est désormais placée dans une structure d’accueil jusqu’à la prochaine audience qui aura lieu le 23 novembre prochain. L’avocat affirme qu’elle est « traumatisée » et a pour le moment refusé de retourner chez ses parents.
« La jeune fille est encore traumatisée. La manière dont elle a été enlevée, contrainte à se marier et violée montre qu’Arzoo a subi de violents traumatismes physiques et psychologiques et qu’elle a besoin de temps pour se remettre. »
Des experts estiment qu’un millier de jeunes filles issues des minorités chrétiennes et hindoues subissent le même sort qu’Arzoo chaque année.
M.C.
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