La désillusion des chrétiens en Syrie : "C'est de nouveau une période difficile"

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Après la chute du régime de Bachar al-Assad, les chrétiens syriens s’étaient fait l’écho d’un souffle de liberté. Deux mois plus tard, le climat de peur et de violence que subissent les chrétiens fait craindre une érosion du nombre de fidèles dans le pays.

"On ne sait plus qui est encore en vie ou qui est mort". C’est l’impression d’un retour vers le passé que donne le témoignage de Mgr Jacques Mourad, archevêque syriaque catholique de Homs à l’agence Fides. Le retour dans une Syrie sans liberté, où chaque personne vit avec la peur de l’emprisonnement et de la torture.

Pourtant, lors de la chute du dictateur Bachar al-Assad, l’heure était à l’espoir d’un avenir meilleur, après 50 années de pouvoir d’une dynastie liberticide. Les combattants du groupe HTS avaient mené une offensive sur la ville d’Alep puis sur toute la Syrie. Début décembre, le gouvernement syrien était tombé devant les assauts du groupe mené par Ahmad al-Charra, et Bachar al-Assad avait fui en Russie. "En Syrie, on commence à sentir le parfum de la liberté" disait alors Mgr Jacques Mourad à La Croix.

Pourtant, deux mois plus tard, le rêve d’une Syrie libre et dirigée par des leaders attachés à la liberté a vécu. La violence est revenue, comme "un piège dans lequel tombent tous ceux qui accèdent au pouvoir ici", analyse l’archevêque syriaque catholique de Homs.

Les scènes de persécution contre les chrétiens ne sont pas rares : il relève "plusieurs cas de jeunes chrétiens menacés et torturés dans la rue, devant tout le monde, pour semer la terreur et les forcer à abjurer leur foi et à devenir musulmans". De plus, ceux qui sont accusés d’avoir soutenu le régime sont torturés en public.

Même s'il estime que "personne ne peut rien faire", celui qui fut otage de l’État islamique appelle à garder l’espérance. "Nous continuons notre vie en tant que paroisses et en tant que diocèse, jour après jour".

Dans un communiqué, les évêques de l’Union européenne ont appelé la communauté internationale agir face à l’urgence humanitaire dans le pays mais surtout à reconnaître la vulnérabilité des minorités religieuses en Syrie, dont font partie les chrétiens, et à prendre des mesures concrètes pour les protéger.

Germain Gratien

Crédit image : Shutterstock / Giovanni Rinaldi (Ville de Damas en Syrie)

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