Celui que l’on appelle « l’enfant miracle » ne cesse de déjouer les statistiques médicales.
Dès le ventre de sa mère, les médecins avaient condamné Noah. Pourtant ses parents, Shelly et Rob, s’étaient rendus à l’échographie des 20 semaines en toute insouciance. L’imagerie avait alors révélé de multiples complications. Noah est atteint de spina bifida. Sa colonne vertébrale ne pouvait pas se former correctement, ce qui est également lourd de conséquences au niveau de la moelle épinière. Il souffre aussi d’hydrocéphalie. Son crâne était rempli d’un liquide qui empêchait le développement de son cerveau.
Ce choc est accompagné d’un second pour les parents de Noah. Leur bébé ne sera probablement pas viable. Et s’il l’était, il aurait de graves séquelles physiques et cérébrales. Les médecins leur affirment qu’ils ne réanimeront pas leur enfant si un problème survenait à la naissance. Shelly et Rob refusent d’avorter, mais ils se préparent au pire. À l’heure où les futurs parents achètent un landau, c’est le cercueil de leur fils qu’ils recherchent.
« Avant sa naissance, nous avons reçu une lettre nous informant qu’il ne serait pas réanimé s’il ne pouvait pas respirer seul car son état était si grave. Être enceinte et être obligée d’aller dans un salon funéraire choisir un cercueil pour votre bébé à naître est absolument horrible. »
Mais dès ses premiers instants de vie, Noah déjoue les statistiques : il respire. Ce sera le premier acte héroïque de cet « enfant miracle ». Un scan révèle qu’il n’a que 2% de ses capacités cérébrales. Son crâne est rempli d’un liquide qu’il faut drainer jour après jour. À l’hôpital dans ses premières semaines de vie, les complications se succèdent mais Noah tient bon, comme sa mère en témoigne :
« Ce petit bébé étonnant a défié les médecins de nombreuses façons. Chaque fois que quelque chose le frappe, il trouve la force de passer outre. »
S’en suivent alors des mois et des années de suivis médicaux et de rééducation. Noah est capable de boire, de manger. Ses parents lui font suivre un programme assidu d’entraînement cérébral. Noah passe les étapes les unes après les autres. Mais 3 ans plus tard, un nouveau scan révèle le miracle : son cerveau a connu une croissance exponentielle. 80% de son cerveau est restauré.
« Il est vraiment un miracle. [...] Chaque fois que nous voyons les docteurs, ils secouent leur tête, ils sont étonnés de ce qu’il peut faire. »
Noah a désormais 6 ans. Il va à l’école, apprend à lire et à écrire. Il s’exprime à la radio lors d’interviews. Il a récemment reçu un prix pour son courage, le Northern Children of Courage Award 2018, et a fait un discours devant les 300 personnes réunies.
Le cas de Noah est un mystère pour le corps médical. Il interroge les spécialistes sur le fonctionnement du cerveau, comme l’a déclaré le Dr Gregory Scott, chercheur en neurosciences à l’Imperial College de Londres :
« Je pense que le cas de Noah nous indique que nous devrions nous intéresser davantage aux enfants et à la plasticité de leur cerveau - leur capacité à récupérer. Si nous pouvons savoir comment cela fonctionne, nous pourrions peut-être améliorer le rétablissement des adultes et des enfants après une lésion cérébrale. »
Une autre de ses médecins s’exprime quant à elle sur la manière dont Noah déstabilise ses certitudes :
« Je pense qu’il apprend au corps médical que l’on ne peut jamais savoir. »
La rédaction