La candidature de Trump ne suscite plus le même engouement chez les dirigeants évangéliques

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L’annonce par Donald Trump, le 15 novembre dernier, de sa candidature à l’investiture du Parti républicain en vue de l’élection présidentielle de 2024 semble susciter moins d’enthousiasme chez la plupart des personnalités évangéliques qui l’avaient soutenu en 2017 et 2020. Auparavant ostensiblement soutenu par des pasteurs, l’ancien président reste toutefois populaire auprès de la base des électeurs évangéliques.

En 2016, Franklin Graham, le fils de l’influent évangéliste Billy Graham, avait publiquement apporté son soutien à Donald Trump alors que divers candidats évangéliques se présentaient aux primaires républicaines, dont le favori Ted Cruz, fils d’un pasteur baptiste. Déjà en 2011, il s’était déclaré favorable à une éventuelle candidature du magnat new-yorkais.

D’autres personnalités religieuses ont soutenu Trump, ainsi le pasteur afro-américain Darrell C. Scott qui fut l’un de ses conseillers spirituels et a fondé avec son épouse le New Spirit Revival Center à Cleveland Heights dans l’Ohio, une megachurch pentecôtiste de 3 000 membres. Plusieurs rencontres avec des pasteurs ont eu lieu dans le Bureau ovale, dont une entre une vingtaine de pasteurs et dirigeants chrétiens afro-américains en juillet 2019.

Si Scott affiche toujours son soutien à Trump sur les réseaux sociaux, notamment en se moquant des républicains qui ont pris leurs distances avec le mouvement « Make America Great Again » suite à la déception des élections de mi-mandat, il n’était pas présent à Mar-a-Lago, la résidence des Trump en Floride, pour l’annonce de sa candidature. Dans la foule, quelques responsables évangéliques étaient toutefois sur place comme le télévangéliste afro-américain Mark Burns qui a déclaré dans une vidéo : « Je crois que nous ramènerons Dieu au centre de la politique et de la culture américaines ».

Le silence assourdissant d’anciens partisans évangéliques

Ce sont cependant les absences et les silences qui ont été remarqués. D’autres pasteurs qui ont soutenu, voire ont été proches de Trump bien avant sa candidature sont restés silencieux depuis, comme la floridienne Paula White-Cain partisane de la doctrine de l’Evangile de la prospérité, sans que l’on ne sache si elle était ou non présente à Mar-a-Lago. En 2020, White avait ouvert l’annonce de la campagne de Trump en déclarant que la « main de Dieu » ferait gagner le président.

Les responsables qui ne se taisent pas se partagent en général entre l’ancien locataire de la Maison-Blanche, son ancien vice-président Mike Pence et le gouverneur de Floride Ron DeSantis.

Le pasteur texan Robert Jeffress, fervent soutien de Donald Trump jusqu’à récemment, a exhorté  ses abonnés à acheter le livre de Pence, « So help me God » (Que Dieu me vienne en aide), quelques heures avant l’annonce, mais a précisé qu’il soutiendrait Trump s’il remportait les primaires.

Le télévangéliste James Robison a, lui, déclaré dans le Washington Post que l’ancien président avait utilisé les évangéliques pour remporter l’élection et qu’ils avaient dû se taire quand il avait déclaré des choses qui les avaient horrifiés.

Lors du discours de Donald Trump devant la Faith & Freedom Coalition en juin dernier à Nashville, dans le Tennessee, une grande partie du public s’est levée en l’applaudissant lorsqu’il a demandé si quelqu’un souhaitait qu’il se représente. Politico observe toutefois que d’autres candidats présumés comme Tim Scott et Rick Scott avaient aussi été ovationnés par les participants à l’événement évangélique conservateur.

Jean Sarpédon

Crédit image : Shutterstock / Joseph Sohm

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