Lors du premier confinement, l’Alliance biblique française s’est lancée dans la réalisation d’une Bible manuscrite, un projet ambitieux et unique qui reflète l’intemporalité du texte biblique. Plus de 500 personnes ont contribué à ce travail d’envergure présenté mercredi 12 janvier au Collège des Bernardins à Paris.
C’est à l’initiative de la théologienne Valérie Duval-Poujol et du doyen de la faculté de théologie de Strasbourg, Thierry Legrand, qu’est né ce projet original de Bible manuscrite. Un projet qui a tout de suite convaincu le directeur général de l’Alliance Biblique française, Jonathan Boulet, tant il illustre la mission de l’association interconfessionnelle, qui est de transmettre et d’incarner le texte biblique.
Le résultat est une véritable oeuvre d’art collective d’une grande originalité. Lignes colorées, enluminures, dessins, photos... Chaque page est unique à l’image des copistes et des artistes qui ont travaillé sur cette Bible. Chacun a pu ainsi exprimer sa spiritualité, son originalité : des personnes de tout âges, de différentes confessions (protestants, catholiques, juifs...), des athées, des agnostiques, des détenus, des personnes en situation de handicap (le psaume 70 a par ailleurs était transcrit en braille) ainsi que des personnalités publiques.
Le célèbre footballeur Olivier Giroud a par exemple prêté sa plume pour cette oeuvre, c’est également le cas du docteur et prix Nobel de la paix Denis Mukwege, de la pneumologue Irène Frachon ou encore du président du Sénat, Gérard Larcher.
Lors de la soirée de présentation, le grand-rabbin de France, Haïm Korsia qui a copié le Psaume 121, le président de la Fédération protestante de France (FPF), François Clavairoly, chargé de copier le Psaume 1, ainsi que la présidente de la Conférence des religieux et des religieuses de France (Corref), Véronique Margron, copiste du Psaume 75, ont tour à tour pris la parole pour partager ce qu’ils ont vécu grâce à cette expérience.
Pour Haïm Korsia, il s’agissait de répondre à « l’impératif du chapitre 31 du Deutéronome lorsque Moïse dit au peuple : ‘écrivez ce chant' », « et le chant c’est la Torah », a-t-il rappelé avant d’ajouter : « Je me suis dit ‘c’est formidable’, ils me donnent l’occasion de le faire ».
Evoquant le combat douloureux de l’Eglise catholique contre les abus sexuels, Véronique Margron a, elle, affirmé que copier ce psaume avait été « une belle expérience » qui a agi comme une véritable consolation dans la tourmente.
Quant au pasteur François Clavairoly, il a salué un « projet original », déclarant que ce travail de copiste l’avait obligé à « réinterpréter encore et encore » le texte par rapport à l’actualité. Lors de son intervention, le président de la FPF a également souligné la beauté des Ecritures.
Des propos qui font écho à ceux des initiateurs de ce projet ambitieux qui estiment que les copistes « ont trouvé un témoignage d’espérance dans ces pages millénaires ».
L’ouvrage, qui rassemble trois volumes et fait plus de 8 kg, est dès à présent mis à disposition des églises et des associations qui le souhaitent pour transmettre « la passion de la Bible au plus grand nombre » et « découvrir, redécouvrir, savourer les textes bibliques autrement ». Des facs-similés qui se présentent en deux volumes sont également disponibles à l’achat.
Camille Westphal Perrier