« Je suis né ici, je n’ai pas d’autre endroit où aller et j’en ai assez de courir. Ces gens ont attaqué ce village toutes ces années et je suis en fuite depuis. Je pense que je devrais arrêter de courir à 56 ans. »
« J’en ai assez de courir », affirmait un chrétien de l’État de Borno, au Nigeria, après que son village ait subi une énième attaque des combattants de l’État islamique pour la province de l’Afrique de l’Ouest, ISWAP.
Au Nigeria, « les conditions de liberté religieuse au Nigéria restent médiocres », selon l’URSCIF, la commission américaine pour la liberté religieuse internationale, qui déplore « des violations perpétrées à la fois par l’État et par la société », mais aussi « de nombreux cas de violence intercommunautaire et de milice, d’enlèvements endémiques et de criminalité générale qui entravent également la liberté religieuse ».
Le 25 février, trois chrétiens ont été tués dans l’attaque de leur village de Kautikari. L’église a également été détruite. Un local a témoigné de son désarroi auprès du média nigérian Daily Post.
« Je suis né ici, je n’ai pas d’autre endroit où aller et j’en ai assez de courir. Ces gens ont attaqué ce village toutes ces années et je suis en fuite depuis. Je pense que je devrais arrêter de courir à 56 ans. Mon frère et mon beau-frère ont fui. Ils m’ont demandé de venir avec eux mais j’ai refusé. Il ne s’agit pas d’être courageux. Il s’agit de se fatiguer à courir. J’ai vu des gens courir et se faire tuer. Je m’en remets au destin maintenant. »
Dans la nuit du 8 mars, le père Joseph Akete Bako, a été enlevé alors qu’il se trouvait dans sa résidence à l’église Saint Jean, dans l’État de Kaduna. Selon l’Archidiocèse de Kaduna, l’agent de sécurité a été tué et quatre autres personnes ont été enlevées dans des maisons voisines. Selon le média nigérian Punch, de nombreux terroristes armés sont entrés dans l’église en grand nombre.
M.C.