« J’ai réalisé que je me trompais. La Bible doit avoir autre chose à dire à ce sujet. »
Joni Eareckson Tada n’avait que 17 ans quand sa vie a basculé. La jeune chrétienne s’était rendue à la plage avec sa soeur. Un simple plongeon l’a rendue tétraplégique. Cela fait désormais 50 ans qu’elle vit en fauteuil roulant. Elle a un ministère international, est devenue conférencière, auteure à succès et animatrice de radio. Dans un interview à Christianity Today, elle revient sur ses 50 années de souffrance.
C’est avec ironie qu’elle commence l’entretien, quand elle évoque un verset de la première épître de Pierre :
« L’autre jour, je lisais 1 Pierre 5:10, où Pierre dit: ‘Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus-Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables.’ Honnêtement, je suis étonnée que les 50 dernières années aient été ressenties comme ‘un peu de temps’. »
Mais c’est avec conviction qu’elle continue en s’exprimant au sujet de la guérison par la foi. Elle a d’abord recherché ardemment cette guérison, multipliant toutes les actions conseillées : l’onction d’huile, la prière des anciens, la confession de ses péchés, les rassemblements pour la guérison...
« J’ai réalisé que je me trompais. La Bible doit avoir autre chose à dire à ce sujet. »
Elle s’est alors plongée dans la Parole de Dieu et sa vision de la guérison divine a changé. Notamment au travers de la lecture de Marc 1:38 :
Il leur répondit : Allons ailleurs, dans les bourgades voisines, afin que j’y prêche aussi ; car c’est pour cela que je suis sorti.
Elle raconte que Jésus avait guéri des personnes toute la journée. Ses disciples le cherchaient parce que la foule était revenue dès le lendemain. Mais Jésus avait prévu d’aller ailleurs.
« Dieu est intéressé par une guérison plus profonde. Il y a vraiment des choses plus importantes dans la vie que de marcher. Il y a des choses plus importantes dans la vie que l’utilisation de vos mains. Et c’est avoir un cœur libre de l’emprise du péché, de l’orgueil et de l’égocentrisme. Je ne dis pas que j’ai réussi - j’ai encore beaucoup de chemin à faire - mais j’avance, et c’est un très bon sentiment. »
Elle ne nie pas l’importance de prier pour la guérison, mais pour elle, ces miracles sont « souvent l’exception plutôt que la règle ». Joni en est sûre, la souffrance est pour les croyants « une occasion de mourir pour vous-même et de vivre pour Jésus ». Elle sait désormais que la puissance de Dieu se manifeste dans nos faiblesses.
« Si nos églises recherchent le pouvoir de Dieu pour se manifester dans nos congrégations, 2 Corinthiens 12 nous dit que le pouvoir de Dieu se manifeste mieux dans les faiblesses. Les personnes handicapées [...] montrent à l’église comment le pouvoir de Dieu peut être libéré par la faiblesse, et nous avons tous besoin d’exemples de cela. Nous avons besoin de voir des personnes souriantes, persévérantes et endurant leurs difficultés. »
Forte de ses 50 années de handicap, Joni peut affirmer que sa guérison ne dépend pas de sa foi. Elle sait que Dieu peut la guérir, mais elle a aussi compris que ce n’était peut-être pas sa volonté pour sa vie. Face à nos incompréhensions et nos questions, nous pouvons décider de faire confiance à la sagesse infinie de Dieu.
M.C.