« Je ne suis pas prêt à perdre la vie »: une église ougandaise ferme ses portes après une ultime attaque islamiste

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Une église proche de Kampala, la capitale ougandaise, a récemment fermé ses portes après des mois de harcèlement de la part des musulmans de la région.

Depuis son ouverture le 4 mai 2017, la toute nouvelle église implantée dans un quartier à majorité musulmane avait grandi rapidement. Très vite, plus de 400 personnes s’y réunissaient, jusqu’à ce que fin juillet des islamistes commencent à user de violence contre les fidèles.

Intimidés par les attaques et craignant pour leur vie, les chrétiens n’étaient finalement plus que 150 le dimanche matin.

L’attaque du 4 août dernier a finalement précipité la fermeture de l’église. Une pierre lancée à travers la fenêtre a percuté le pasteur Moreen Sanyu de la Greater Love Church, alors qu’il prêchait.

Interrogé par Morning Star News, le pasteur Sanyu se souvient des instants qui ont suivi.

« Je suis tombé inconscient [...] Quand je me suis réveillé, il n’y avait que quelques membres qui m’entouraient. Les autres membres de l’église avaient fui dans des directions différentes. »

Le dimanche suivant, personne ne s’est présenté pour participer au culte. Un chrétien souhaitant préserver son anonymat raconte :

« Je ne suis pas prêt à perdre la vie en allant à l’église. »

Un cheikh a accepté de répondre aux questions des journalistes, et raconte ne pas pouvoir tolérer que des musulmans embrassent la foi chrétienne.

« Nous ne pouvons pas voir nos enfants rejoindre l’église des infidèles [...] Le pasteur n’a aucun respect pour la religion des autres, en particulier pour nos enfants innocents et immatures de confession islamique. Nous n’avons pas convaincu les chrétiens de se joindre à notre foi, alors pourquoi l’Église devrait-elle continuer à voler nos membres ? »

Mais le pasteur Sanyu se défend d’avoir ciblé les enfants, ou d’avoir usé de persuasion.

« J’ai partagé l’évangile du Christ et son amour pour l’humanité avec mes voisins musulmans, et ils ont librement accepté la foi chrétienne, en particulier quand beaucoup de malades pour lesquels j’ai prié ont été guéris [...] Je ne les ai pas persuadés ni volés pour rejoindre mon église. »

En Ouganda, les musulmans ne représentent que 12% de la population. La Constitution et la législation garantissent la liberté religieuse, le droit de partager sa foi et de se convertir à une autre religion.

Dans ce cas précis, l’intimidation et la violence ont tristement pris le pas sur le droit.

Que Dieu bénisse le pasteur Sanyu et lui donne la force de poursuivre malgré l’adversité.

La rédaction

Crédit image : Sarine Arslanian / Shutterstock.com


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