Les évêques du Ghana réagissent face au meurtre d’un jeune écolier de 10 ans dans le cadre de pratiques rituelles.
Ishmael Mensah Abdallah, 10 ans, élève de l’école Maranatha dans la banlieue de Kasoa au Ghana, a été tué le 3 avril dans un bâtiment en construction dernier par deux adolescents qui souhaitaient vendre des parties de son corps dans le cadre de rituels fétichistes.
Le jeune garçon a été inhumé selon le rite musulman le 8 avril dernier en présence de ses camarades de classe. L’un d’eux, Prince Anokye, se rappelait alors de son meilleur ami :
« Ishmael était plein d’amour, il a toujours partagé le peu qu’il avait avec nous, ses amis. Je suis brisé par la disparition de mon meilleur ami et je me souviendrai de sa gentillesse. »
La conférence des évêques du Ghana a fait part de sa réaction dans un communiqué publié le 8 avril dernier.
« Nous, les membres de la Conférence épiscopale catholique du Ghana (GCBC), nous sommes réveillés par la nouvelle bizarre et choquante du meurtre présumé d’Ishmael Mensah Abdallah par deux adolescents au plus fort des célébrations de Pâques. »
Face à « cet incident triste et horrible » qui « appelle une nécessaire intervention urgente pour éviter de nouveaux événements à l’avenir », les évêques demandent à ce que la nation se remette en question.
« L’action horrible de ces adolescents devrait nous servir de rappel pour découvrir ce qui ne va pas chez nous en tant qu’individus, en tant que peuple, en tant que nation et pourquoi nous en sommes là où nous en sommes aujourd’hui. Peut-être avons-nous perdu notre boussole morale en tant qu’individus, peuple et nation. »
Ils pointent la problématique de la « richesse », et notamment les promesses du « devenir riche » largement relayées par les médias et sur les réseaux sociaux.
« Nous vivons dans un pays où la richesse est célébrée et élevée au-dessus de tout, où les riches sont vénérés sans remettre en question la source de leur richesse, [...] où la fin justifie les moyens. »
Les évêques prônent, au contraire, un retour aux valeurs de « travail acharné », « honnêteté », « intégrité ».
Les accusés, Nicholas Kini, 18 ans et Felix Nyarko, 16 ans, ont été placés en garde-à-vue mardi dernier. Ils comparaîtront le 20 avril devant le tribunal de Kasoa.
M.C.
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