En Irak, les jeunes ont grandi dans la terreur, la violence et la fuite. Pour que cette génération ne soit pas une génération perdue et pour préparer la génération future, une université catholique a été ouverte à Erbil grâce au diocèse local, à la conférence des évêques italiens et l’aide d’ONG.
Pour sa première année, l’Université Catholique d’Erbil (CUE) accueille 250 étudiants, pour la majorité non-musulmans. L’objectif est d’en accueillir 500. La priorité est donnée aux jeunes qui sont subi l’exil et les déplacements dans les camps. Elle est d’ailleurs située à proximité des camps de Ankawa et se veut « ouverte à tous ». Les frais de scolarité sont financés par des donateurs pour les étudiants qui en ont besoin.
Lors de la cérémonie d’ouverture, Bashar Warda, archevêque d’Erbil, s’exprimait ainsi :
« Notre bien-aimée communauté chrétienne a de nombreuses raisons de quitter l’Irak aujourd’hui. C’est pour cela que l’université est une forte motivation pour rester. Nous avons cette grande responsabilité de les inciter à rester. Je suis convaincu que cette université est un message d’espoir. [...] L’université est un message à ceux qui veulent nous jeter hors du cercle de l’histoire. Cela signifie que nous restons parce que nous sommes profondément enracinés dans ce sol depuis des milliers d’années. »
Les 30 premiers étudiants à valider un diplôme en anglais et informatique étaient tous des déplacés : ils avaient fuit la plaine de Ninive. Le site de l’université raconte :
« En recevant leurs diplômes, ils ont partagé leur vif désir de continuer. Cette étape marque l’espoir pour eux d’une vie meilleure. »
Leur ambition est que ces jeunes, ainsi formés, s’investissent avec succès dans la société irakienne :
« CUE cherche à préparer des leaders qui soient préparés sur le plan éthique, administratif ou de la conscience pour servir la société et l’intérêt commun. CUE enseigne activement la tolérance et l’acceptation des autres. CUE accueille des étudiants de toutes confessions. Le personnel administratif et les enseignants vient de contextes religieux différents. »
Dans cette même vision, une majorité des étudiants sont des femmes. La journée internationale du droit des femmes a été pour eux l’occasion de mettre en avant les femmes irakiennes, de réfléchir à la façon dont elles sont traitées et ce qui devrait changer.
Mme Sana, membre de l’Université, expliquait :
« L’éducation est le premier pas vers le changement positif. »
M.C.