Irak : la situation de chrétiens 10 ans après la prise de Mossoul par l'État islamique

Irak  les chrétiens célèbrent le sombre anniversaire de la prise de Mossoul par l'État islamique, il y a dix ans

Ce mois de juin marque le 10e anniversaire de la prise de Mossoul par l'État islamique (EI). En 2014, l'EI prenait Mossoul et imposait trois choix aux chrétiens : se convertir à l'islam, payer la taxe "jizya", ou être tué. Aujourd'hui, seules une cinquantaine de familles chrétiennes y vivent encore, alors qu'ils étaient des centaines de milliers, il y a vingt ans.

Il y a dix ans, Mossoul tombait aux mains de l'État islamique (EI). En juin 2014, les djihadistes ont envahi la ville, chassant l'armée irakienne. La capitale de la province de Ninive qui était un modèle de coexistence ethnique et religieuse où sunnites, chiites, Yézidis et chrétiens vivaient ensemble a été bouleversée par la guerre.

"Les églises, les entreprises chrétiennes et les bus remplis de chrétiens ont été ciblés par des attentats", raconte un habitant à International Christian Concern. Les violences sectaires ont ravagé la ville, poussant des milliers de chrétiens à fuir.

Les membres de la communauté chrétienne de Mossoul, l'une des plus anciennes au monde, avaient plusieurs choix : fuir, payer la taxe "jizya" (un impôt annuel évoqué dans le Coran NDLR) ou se convertir à l'islam.

Les djihadistes ont fait de Mossoul leur capitale irakienne. Dans la mémoire des habitants, les horreurs des marchés d'esclaves et de l'oppression sont encore vives. "La bataille pour la libération de Mossoul en 2017 fut l'une des plus féroces depuis la Seconde Guerre mondiale", rapportent certains historiens.

Aujourd'hui, la ville se reconstruit avec résilience. Mais seules une cinquantaine de familles chrétiennes y résident encore. Il y a vingt ans, elles étaient des centaines de milliers. Forte de plus de 1,5 million de personnes avant la chute de Saddam Hussein en 2003, la communauté chrétienne d'Irak s'est réduite comme peau de chagrin à quelque 400.000 âmes, beaucoup ayant fui par vagues successives les violences qui ont ravagé le pays.

Le pays est classé 16e dans l’Index 2024 de l'ONG Portes Ouvertes qui indique que la communauté chrétienne "continue de se reconstruire et de se remettre des horreurs commises par le groupe État islamique". Le risque reste très élevé pour tous ceux qui se réclament du nom de Jésus en Irak.

Salma El Monser

Crédit image : Shutterstock/ CHRIS POOK

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