Depuis plusieurs semaines, les équipes de Samaritan’s Purse ont installé un hôpital de campagne dans la plaine de Ninive en Irak, pour accueillir et traiter les personnes blessées au cours des combats qui font toujours rage à Mossoul.
L’hôpital dispose d’une salle d’urgence et de deux salles d’opération. 70 personnes y travaillent. Le personnel porte ainsi secours aux irakiens blessés au cours des combats, qu’ils soient chrétiens, musulmans ou même membre de Daech. Franklin Graham, président de l’organisation s’exprime ainsi sur Facebook :
“En ce moment avec notre hôpital de campagne d’urgence de traumatologie à l’extérieur de Mossoul, en Irak, nous traitons les musulmans, blessés civils, hommes, femmes et enfants, dont beaucoup ont été abattus par des tireurs embusqués de Daech, alors qu’ils fuyaient Mossoul… Dans le même temps, nous traitons les combattants de Daech grièvement blessés. Nos équipes médicales soignent, opèrent, pansent les blessures, et donnent à chacun la même compassion, au nom de Jésus. »
Une des humanitaires servant à l’hôpital raconte sa bouleversante première journée au sein de l’hôpital.
Ce premier jour a commencé avec un “appel général”, ce qui signifie que les ambulances s’apprêtaient à apporter plus de patients que l’hôpital n’était capable d’en recevoir. Dans ces cas là, tout le personnel, y compris le personnel non soignant, est mis à contribution. Certains sont envoyés auprès des “code noir”, les patients qui devraient mourir d’une minute à l’autre, afin de les soutenir dans leurs derniers instants.
C’est ainsi que la jeune volontaire s’est retrouvée au chevet d’un petit garçon de 8 ou 10 ans. Sa respiration était laborieuse. Elle pouvait voir suinter le cerveau par une grande entaille sur la boîte crânienne. L’enfant avait reçu un éclat d’obus ou de mortier. Il était entre la vie et la mort, vomissait du sang, ne pouvait parler et n’avait pas de nom… Personne ne le connaissait.
“Mon cœur était brisé et je pensais aux enfants de son âge que je connais, qui étaient à l’école, ou en train de faire du sport et du vélo… Donc, nous nous sommes assis avec lui, parce qu’au moins il ne serait pas seul. Alors que nous nous sommes assis, Dieu semblait presque murmurer : ‘Je connais son nom’. »
Elle est restée là jusqu’au milieu de la nuit. Quand elle est revenue le lendemain matin, son bandage avait été changé et il dormait paisiblement. Il s’était réveillé au petit matin, s’était redressé, avait parlé. Il savait qui il était et d’où il venait ! Il a été transféré à Erbil. Son nom était Sajid.
Et les histoires comme celles de Sajid recommencent chaque jour. Les miracles se mêlent aux douleurs. Dernièrement, une petite fille d’un an a dû être amputée des deux jambes.
H.L.
Crédit image : Samaritan’s Purse