Inquiétude tu ne m’auras pas ! : L’inquiétante épidémie du siècle ?

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L’inquiétude nous atteint toutes d’une façon ou d’une autre, qu’il s’agisse de notre famille, notre santé, notre emploi, notre avenir, etc. « L’homme naît pour souffrir, comme l’étincelle pour voler » avait affirmé en son temps l’un des amis de Job (Job 5, 7).

Les soucis font donc partie de notre lot quotidien.

Les chiffres viennent d’ailleurs confirmer ces propos. En effet, les Français sont au deuxième rang de la consommation de benzodiazépines (indiqués notamment dans le traitement de l’anxiété et des troubles du sommeil) en Europe, indique le rapport 2017 de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament): 64,6 millions de boîtes d’anxiolytiques et 46,1 millions de boîtes d’hypnotiques ont été vendus en 2015, les femmes en étant les plus grandes consommatrices… sans compter les traitements de médecine douce. Et tout cela en grande partie à cause de l’anxiété et de l’inquiétude.

Mais à force de se préoccuper de situations qui souvent nous dépassent, nous pouvons nous retrouver aux prises avec de l’anxiété «qui dure longtemps, même une fois le danger passé», explique le docteur Don Colbert dans son livre Ces émotions qui tuent (éd. Les éditions du Bon Maître). Il ajoute que les anxieux partagent l’expérience qu’aurait décrite l’écrivain Mark Twain: « J’ai traversé dans ma vie de dures épreuves dont quelques-unes ont réellement eu lieu ».

L’inquiétude et la santé

Comme le note Don Colbert, « certains troubles d’anxiété sont physiquement plus dangereux que d’autres, en particulier ceux qui poussent le corps à produire des hormones de stress, même une fois le danger passé ». Il poursuit en établissant un lien entre l’anxiété et certains problèmes de santé plus ou moins graves et dangereux « dont les maladies cardiovasculaires, les ulcères souvent liés à la présence de la bactérie H. pylori, le syndrome du côlon irritable et les maladies auto-immunes. De tous ces maux, le mal de tête, sous forme de céphalée de tension ou de migraine, est le plus courant ». Une anxiété mal gérée constituerait donc… une nouvelle source d’anxiété.

Mais en admettant un raisonnement a contrario, réduire son niveau d’anxiété et d’inquiétude pourrait notablement améliorer sa santé, car cela permettrait un sommeil plus réparateur, ce qui limiterait les troubles de l’humeur et augmenterait son niveau d’énergie.

Et qui dit moins d’anxiété dit aussi vie plus paisible, et donc moins de stress et souvent moins de soucis relationnels, car on dispose de plus de patience pour s’expliquer, pour construire les relations, pour se détendre. Voire aussi pour améliorer l’érotisme au sein de son couple et y trouver une source de quiétude. En effet, d’après le sexologue Yves Dufour, la sexualité «de base» est liée au besoin et à la procréation alors que l’érotisme s’épanouit dans un contexte détendu de plaisir, «un peu comme un couple en vacances n’aura pas les mêmes pratiques que dans son quotidien».

Quelques stratégies humaines

Evidemment, si diminuer le niveau d’anxiété dépend uniquement d’une diminution du nombre de sujets d’inquiétude, l’objectif ne sera jamais atteint car il nous est impossible d’agir sur le nombre de soucis effectifs et réels qui nous «tombent dessus». Les aléas de la vie nous rappellent sans cesse notre incapacité à maîtriser nos circonstances.

A défaut de pouvoir agir sur les événements personnels, nationaux ou mondiaux, nous pouvons, en tant qu’êtres humains, mettre en œuvre des techniques permettant de modifier notre perception des événements ainsi que nos réactions. Surprenant? C’est pourtant ce que démontrent les travaux d’Antoine Lutz, chargé de recherche au Centre de recherche en neurosciences de Lyon (CRNL) et de son équipe: en pratiquant des IRM de cerveaux de moines en méditation, ils ont démontré que cette pratique provoque des changements fonctionnels dans le cerveau. Et apaise aussi bien le corps que l’esprit.

Une stratégie divine

Sauf que la prière telle qu’enseignée dans la Bible présente un avantage nettement supérieur à la simple méditation! En effet, par la prière, nous entrons en relation directe avec le Dieu tout-puissant! Nous exprimons nos besoins à un Père céleste qui se donne la peine de compter le nombre de cheveux sur notre tête (et avec la mode des cheveux longs, ce n’est pas négligeable!). Par la prière, nous communiquons avec celui qui a promis de nous entendre et de nous répondre, celui qui nous aime plus que quiconque.

Le Dr. Don Colbert propose de nombreuses pistes dans son livre pour «s’approprier des émotions saines» en adoptant une façon de penser empreinte de vérité concernant notre situation, la place de Dieu, notre rôle, etc. Osons donc nous adresser à celui qui nous a recommandé de ne pas nous inquiéter du lendemain en nous invitant à trouver la paix auprès de lui: «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos» (Mat. 11, 28).

Rachel Gamper

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