Indonésie : Un pasteur parmi les 10 victimes d’une violente attaque attribuée à des séparatistes papous
Le pasteur Eliaser Baner fait partie des dix personnes qui ont été tuées par balles samedi dans la province indonésienne de Papouasie lors d’une embuscade que la police a attribuée à des rebelles séparatistes.
Le 16 juillet dernier, une vingtaine de personnes, dont trois munies d’armes à feu et les autres d’armes blanches, ont attaqué un camion transportant des civils dans une zone montagneuse reculée de Papouasie en Indonésie. Dix personnes sont mortes et deux autres ont été grièvement blessées.
International Christian Concern (ICC) révèle qu’un pasteur est parmi les victimes. Le pasteur Eliaser Baner se rendait à une conférence d’église lorsqu’il a été tué.
« Lorsque le poids-lourd s’est arrêté, le KKB a ouvert le feu sur le véhicule à une distance de 50 mètres », a déclaré le porte-parole de la police de Papouasie Ahmad Mustofa Kamal, utilisant un sigle pour désigner les groupes séparatistes de la région.
Au lendemain de l’attaque la police et l’armée ont indiqué mener une enquête « pour savoir quels séparatistes exactement sont responsables de l’attaque ». Selon des informations transmises par ICC, il s’agirait d’un gang mené par Egianus Kogoya, un chef de l’Armée de libération de la Papouasie occidentale, l’aile armée de la principale organisation séparatiste de Papouasie.
Face à cette tragédie, le secrétaire exécutif du Bureau Justice et Paix de la Communion des Églises en Indonésie, le révérend Henrek Lokra, a appelé le gouvernement « à former une équipe d’enquête indépendante pour… [enquêter] sur les meurtres de civils ».
Ancienne colonie néerlandaise, la Papouasie a déclaré son indépendance en 1961, mais l’Indonésie voisine en a pris le contrôle deux ans plus tard, promettant un référendum. Ce dernier a débouché sur un vote favorable au maintien dans l’Indonésie, approuvé par les Nations unies à l’époque, mais toujours controversé.
Depuis, les séparatistes mènent une guerre contre les forces de sécurité, provoquant des conflits et le déplacement de civils. ICC indique que les tensions se sont récemment intensifiées alors que le gouvernement prévoit de « diviser davantage la région de deux à six provinces ».
La population mélanésienne locale, majoritairement chrétienne, a peu de liens culturels avec le reste de l’Indonésie, pays qui compte la plus importante population musulmane du monde.
Camille Westphal Perrier (avec AFP)