Inde : Une nouvelle dirigeante élue à la tête de la congrégation de Mère Teresa sur fond de discrimination accrue à l’égard des chrétiens

L’ancienne secrétaire de Mère Teresa a été élue à la tête des Missionnaires de la Charité fondée par la catholique, selon des responsables de la congrégation lundi. Une élection qui survient dans un contexte de plus en plus difficile pour les chrétiens en Inde qui subissent des discriminations sous le gouvernement nationaliste hindou.
Sœur Joseph Michael est la troisième dirigeante depuis la mort en 1997 de Mère Teresa, lauréate du prix Nobel de la paix en 1979, qui a consacré sa vie à aider les pauvres de Calcutta.
Les membres de l’ordre religieux, originaires de 110 pays, se sont réunis dans la mégapole indienne pour élire leur nouvelle dirigeante au cours d’un week-end de retraite en prière, a indiqué à l’AFP la porte-parole Sunita Kumar.
India. Suor Joseph Michael è la nuova superiora delle suore di Madre Teresa https://t.co/gtZNuDKEOA
— 𝐀𝐯𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫𝐞 (@Avvenire_Nei) March 14, 2022
La nouvelle supérieure générale de la congrégation « fait partie de l’organisation depuis longtemps et a été la secrétaire de Mère Teresa pendant des années », a précisé Sunita Kumar.
Sa prédécesseur, Sœur Prema, occupait ce poste depuis 2009 et avait récemment demandé à se retirer pour des raisons de santé.
Le départ de Sœur Prema avait été annoncé peu après la menace, à Noël dernier, du gouvernement indien de ne plus autoriser les Missionnaires de la Charité à recevoir de dons en provenance de l’étranger au prétexte que l’organisation ne remplissait plus les conditions d’éligibilité.
Mais sa licence avait finalement été renouvelée peu après.
Discriminations et violences à l’égard des chrétiens en augmentation depuis 2014
Les critiques avaient vu dans cette menace une indication supplémentaire du harcèlement que subissent les chrétiens sous le gouvernement nationaliste hindou.
La décision coïncidait à l’ouverture d’une enquête par les autorités de l’État occidental du Gujarat sur la congrégation catholique à la suite d’accusations de « conversion forcée ».
Les Missionnaires de la Charité ont nié s’être livrés à toute conversion forcée arguant que le texte fondateur de l’ordre religieux stipulait qu’ils « n’imposent leur foi catholique à personne ».
Les militants des droits de l’homme en Inde s’inquiètent de l’augmentation de la discrimination et la violence que subissent les minorités religieuses depuis l’arrivée au pouvoir de M. Modi en 2014.
Cependant son gouvernement nie tout « Hindutva », projet d’hégémonie hindoue, et insiste sur l’égalité des droits entre toutes les religions.
En 2020, la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale a inscrit l’Inde sur la liste des « pays particulièrement préoccupants » pour la première fois depuis 2004.
La rédaction (avec AFP)