Le 12 juillet, une délégation de dirigeants de l’Eglise catholique en Inde a rencontré Narendra Modi, le Premier ministre du pays. Ce groupe lui a fait part de son inquiétude face à la montée croissante des violences à l’égard des chrétiens et notamment l’utilisation abusive des lois anti-conversion à leur encontre.
Narendra Modi qui occupe le poste de Premier ministre depuis 2014 en Inde a été réélu pour la troisième fois, le 9 juin dernier. Selon Portes Ouvertes (PO), ONG de défense des chrétiens persécutés, depuis son arrivée au pouvoir "les attaques violentes contre les chrétiens ont drastiquement augmenté".
Vatican News rapporte que le 12 juillet dernier, une délégation de quatre personnes, conduite par le président de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde, l’archevêque Andrews Thazhath de Trichur, a rencontré le dirigeant pour lui faire part de leur inquiétude face à l’hostilité croissante à l’égard des chrétiens dans le pays.
Les lois anti-conversion "utilisées contre les chrétiens"
La délégation a remis une note écrite au Premier ministre dans laquelle ils ont détaillé les raisons de cette inquiétude. Ils évoquent notamment les fausses accusations de conversion forcée dont sont souvent victimes les chrétiens. Selon Portes Ouvertes, la minorité chrétienne est effectivement régulièrement accusée "de convertir de force des hindous" en vertu des lois anti-conversion.
Ces lois font partie des moyens utilisés par le gouvernement indien pour "éradiquer le christianisme du pays" souligne PO.
"La Constitution indienne déclare que le pays est un État laïc mais les hindous radicaux militent pour faire de l’hindouisme la religion nationale. Le pouvoir veut éradiquer le christianisme du pays. Les lois contre les conversions forcées sont utilisées contre les chrétiens."
Les chrétiens considérés "comme des citoyens de seconde zone"
Les minorités religieuses comprenant les chrétiens et les musulmans ne possèdent pas certains privilèges, pourtant accordés aux populations hindous.
C'est le cas des aides dont bénéficient les dalits de basses castes (les Indiens qui travaillent dans des métiers jugés impurs NDLR). Ils ont ainsi accès plus facilement à certains travaux dans les emplois publics et les établissements d'enseignements. Pourtant, les chrétiens sont exclus de ces aides au motif qu'ils ne suivent pas le système des castes. Cette discrimination a été dénoncée par la délégation qui a demandé au gouvernement d’étendre ces avantages spéciaux aux dalits chrétiens.
La note écrite évoque également l’absence de chrétiens au sein de la Commission nationale pour les minorités et de la Commission nationale pour les institutions éducatives des minorités du pays.
Mélanie Boukorras