Inde : Des intellectuels chrétiens se mobilisent pour protéger les plus faibles contre l’hindouisme radical
L’agence Fides a récemment relayé la lettre ouverte d’intellectuels chrétiens indiens, dénonçant la montée d’un hindouisme radical oppressant les minorités.
Adressée aux pasteurs des églises et autres responsables chrétiens, la lettre signée par 101 activistes et intellectuels chrétiens connus, a pour objectif d’éveiller la communauté chrétienne à l’escalade des violences, et de les encourager à demeurer le sel de la terre en venant au secours des plus faibles. Educateurs, activistes, avocats, journalistes, théologiens, philosophes, universitaires et pasteurs ont signé le document, et dénoncent la transformation d’une démocratie pluraliste en un « royaume dominé par une idéologie hindouiste ».
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« Nous, en tant que chrétiens indiens, sommes préoccupés par l’évolution que nous voyons intervenir dans notre pays qui, de démocratie pluraliste, se transforme actuellement en une sorte de royaume dominé par une idéologie hindouiste. Il existe un dessein systématique visant à miner la Constitution démocratique. Les institutions semblent souvent appuyer les groupes radicaux. Les victimes deviennent des personnes mises en accusation. Les procès sont contrôlés et ce qui prévaut est une narration basée sur la propre identité religieuse et de caste. Les moyens de communication semblent silencieux, pratiquant l’autocensure, contraints par l’Etat ou poussés par des intérêts d’entreprise. Dans le pays, des principes tels que la liberté et l’égalité sont érodés alors que s’affirme une nouvelle culture coercitive, qui détruit actuellement la société »
En effet, des mouvements nationalistes et violents attaquent les faibles et les minorités tribales et religieuses. Dalits (intouchables), musulmans et chrétiens seraient ainsi pris pour cible par les hindous radicaux. Les signataires encouragent les chrétiens d’Inde à se mobiliser contre ces violences.
« Les chrétiens sont le sel de la terre… ou seraient-ils devenus tièdes ? [...] Les églises doivent agir avant qu’il ne soit trop tard. En tant que citoyens et que chrétiens, il est temps de se ranger aux côtés des victimes pour être la voix des pauvres et des marginalisés. Il est temps de collaborer avec la société civile afin de diffuser la vérité. Il est temps d’entreprendre des initiatives pour prévenir une nouvelle érosion de nos valeurs humaines et constitutionnelles. »
Les chrétiens ne sont pas les seuls à se mobiliser. Dans de nombreuses villes le mouvement populaire #NotInMyName a spontanément émergé et démontre « le sentiment commun des indiens, qui est contraire à l’idéologie de la haine » et invite le plus grand nombre à sortir du silence.
H.L.