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Le 16 février dernier, cinquante chrétiens ont été agressés lors d’un culte dans l’État du Rajasthan en Inde.
Un groupe de 200 personnes a fait irruption dans une église de la ville de Bikaner, dans l’État du Rajasthan en Inde et a attaqué les chrétiens présents le 16 février, rapporte le groupe Christian Solidarity Worldwide. Les fidèles, au nombre de cinquante, ont été frappés avec des barres de fer et trois d’entre eux ont été grièvement blessés. Les locaux ont également été vandalisés.
À son arrivée, la police a accusé les chrétiens de conversion forcée. Plusieurs membres de l’église dont le pasteur et sa femme ont ainsi été amenés au commissariat de police de Mukta Prasad, à la demande de la foule, précise CSW. Suite au manque de preuves, les croyants ont été relâchés. Par peur de représailles, ils n’ont pas porté plainte et la police "n’a pris aucune mesure contre les auteurs de l’agression" rapporte l’organisation.
Cette attaque intervient quelques semaines après la présentation d’un projet de loi anti-conversion devant l’assemblée législative de l’État du Rajasthan. Si le texte est adopté, toute conversion jugée forcée pourra entraîner jusqu’à dix ans de prison.
"Ces dernières années, les chrétiens ont été de plus en plus souvent victimes d’agressions, d’humiliations et de la perte de leurs moyens de subsistance et de leurs biens par des nationalistes religieux d’extrême droite qui lancent des accusations clairement infondées de conversion forcée", a déclaré Mervyn Thomas, président fondateur de CSW.
Un constat qui s'est confirmé le 26 janvier dernier, lors de la fin du pèlerinage du Maha Kumbh Mela, auquel ont participé près de 600 millions d’hindous. Cette célébration a été l’occasion de deux appels puissants à la violence de masse contre les chrétiens. Des discours haineux relayés sur les réseaux sociaux, notamment dans une vidéo, qui incitaient à mener un massacre le 1er mars, suscitant une vive inquiétude au sein de la communauté chrétienne.
Selon l'ONG Portes Ouvertes, la vidéo Facebook a depuis été supprimée et la police locale a pris la situation au sérieux. Un chrétien sur place leur a confirmé qu'il n'y a finalement eu aucune attaque visant des chrétiens le 1er mars.
Mélanie Boukorras