Immigration, IVG, fin de vie : les évêques tirent la sonnette d'alarme

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Immigration, fin de vie, IVG dans la Constitution... Les évêques catholiques réunis à Lourdes ont tiré la sonnette d'alarme mercredi sur ces sujets dont le cadre législatif devrait prochainement évoluer.

Au terme de son assemblée plénière d'automne, la Conférence des évêques de France (CEF) a  martelé son "inquiétude à l'idée que la liberté d'avorter puisse être inscrite dans la Constitution", une promesse du président Emmanuel Macron.

Si les femmes doivent être "mieux protégées" des violences et leurs droits "mieux garantis",  le président de la CEF Eric de Moulins-Beaufort a estimé que "l'avortement, dont la décision  est rarement un choix de pleine liberté, ne peut être compris sous le seul prisme des droits  des femmes".

"L'inscrire dans les droits fondamentaux serait abîmer tout l'équilibre de ceux-ci", avertissent  les évêques dans une déclaration distincte et que Mgr de Moulins-Beaufort compte adresser  au Président de la République "dès que possible".

Autre sujet faisant l'objet d'une déclaration ad hoc: l'immigration, au coeur d'un projet de loi  examiné depuis lundi au Sénat. Celui-ci compte durcir considérablement le volet prévoyant la  régularisation des travailleurs sans-papiers.

Là aussi l'avertissement est clair: "Une attention particulière doit être portée à la protection  et aux droits de ceux qui contribuent déjà par le travail à la bonne marche de notre pays". Il  faut "résister à la tentation de réduire les questions migratoires à des enjeux sécuritaires",  estime le texte.

Fin de vie

Appelant à "un sursaut d'humanité face au fait des migrations", Mgr de Moulins-Beaufort a  mis en garde contre "l'illusion d'empêcher toute migration", se disant convaincu que "nous  pouvons, en France, encore, recevoir (...) ceux et celles qui viennent chez nous dans l'espoir  d'une vie meilleure".

Le président de la CEF a aussi souligné l'"inquiétude non moins grande" des évêques "devant  le projet de loi en préparation concernant la fin de vie", attendu pour décembre. Le sujet  devait être évoqué par M. Macron lors de sa rencontre mercredi avec les francs-maçons du  Grand Orient de France.

"Une société humaine doit être fraternelle pour tous et pour toutes jusqu’à la fin de la vie, et  promouvoir l’aide active à vivre", a-t-il ajouté, une allusion voilée à l'"aide active à mourir" qui pourrait être comprise dans le projet de loi.

Cette assemblée était consacrée à la "mission" (c'est à dire comment relayer le message de  l'Evangile), mais la guerre entre Israël et le Hamas s'est logiquement invitée dans les  discussions.

Alors que les actes antisémites explosent en France (1.040 depuis les attaques sanglantes du  Hamas contre Israël le 7 octobre) et que les responsables musulmans déplorent une  libération de la parole anti-musulmans, les évêques ont appelé à "ne pas céder à la logique  simpliste de l’afrontement entre communautés religieuses".

"Nous nous élevons contre les attitudes racistes, antisémites et anti-musulmanes que cette  logique induit", ont-ils martelé. 

Pas de consigne pour la marche

Ils n'ont toutefois pas donné de consignes pour la marche contre l'antisémitisme de  dimanche, où se rendra la Première ministre, Elisabeth Borne, mais qui se heurte au boycott  de LFI et à la participation du RN jugée encombrante par certains.

"Je suis toujours réticent à donner des consignes politiques", a expliqué Mgr de Moulins Beaufort, assurant toutefois que la CEF "sera représentée, au moins par le directeur du  service aux relations avec le judaïsme".

Appelant à "la justice pour le peuple palestinien" qui "a droit à un Etat libre", il a aussi  demandé "une reconnaissance claire, partout, du droit à exister pour l’Etat d’Israël".

Enfin dans une Eglise encore secouée par le scandale des violences sexuelles, les évêques ont  confirmé leur "engagement dans la reconnaissance et la réparation" dues aux victimes, en se  penchant sur le cas spécifique des personnes majeures.

"Nous suivons avec attention les réflexions juridiques en cours en vue de mieux définir  l’emprise", a afirmé le responsable ecclésiastique, en qualifiant d'"essentielle" l’aide de la  justice pénale de l’Etat.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock / Zdenek Matyas Photography (Sanctuaire De Notre-Dame De Lourdes)

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