« Ils sont tous les visages du Christ » affirme Roberto Benigni évoquant la situation du peuple afghan
Lors de la remise du prix spécial de la ville de Viareggio en Italie, le réalisateur de « La Vie est belle », Roberto Benigni, a évoqué les images de la fuite de Kaboul partagées par les médias et a manifesté son soutien au peuple afghan.
Le 28 août denier en Toscane dans la ville de Viareggio, lors de son discours de remerciement après avoir reçu le prix spécial de la ville, le réalisateur italien Roberto Benigni a évoqué la situation difficile que connait actuellement le peuple afghan. Il a affirmé qu’ils sont tous « les visages du Christ » rapporte La Repubblica.
« Les images que l’on voit d’Afghanistan, de gens blottis dans la boue puis des mères jetant des enfants par-dessus les barbelés, c’est comme voir son cœur jeté, notre cœur est un réfugié dans ce monde. Moi aussi j’ai le désir de jeter mon cœur sur les barbelés, car ces images que nous voyons sont à propos de moi. Je suis comme eux, je suis cet enfant, ils sont tous les visages du Christ. »
Reprenant les propos d’une autre lauréate, Edith Bruck qui a déclaré « nous vivons dans un monde de réfugiés », l’italien affirme « elle a raison et mon cœur est un réfugié » avant d’ajouter « nous ne pouvons qu’aider ces personnes, il n’y a rien d’autre à faire ».
Lorsqu’il fait référence à ces « mères jetant des enfants par-dessus les barbelés », le réalisateur renvoie à une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux où l’on peut voir une mère donner son enfant à des militaires dans l’espoir de le sauver. Des images bouleversantes qui avaient également été publiées par l’américain Sean Feutch, le 19 août dernier dans une publication où il appelait à prier pour le pays.
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Dans son discours, le réalisateur est également revenu sur son célèbre film « La Vie est belle » qui s’intéresse à la Shoah. Il a déclaré avoir raconté « la Shoah avec ironie car c’était de la fiction médiatisée par l’art, l’art change toujours le sujet qu’il raconte ». En ce qui concerne, « les images qui arrivent aujourd’hui d’Afghanistan », l’italien estime qu’il s’agit d’une « réalité tragique », « une flamme brûlante qui ne peut pas encore être traitée avec ironie ».
Roberto Benigni a conclu en évoquant la poésie, un genre qu’il apprécie tout particulièrement, affirmant que les poèmes sont pour lui « comme des prières ». « Je prie beaucoup et j’écris beaucoup » a ajouté le cinéaste.
Camille Westphal Perrier