« Ils se sont relayés pour me battre » : Un pasteur indien attaqué par une trentaine d’extrémistes hindous raconte son agression

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« Oh Seigneur, si c’est dans ta volonté, alors laisse-le faire, mais donne-moi la force de supporter cela. Je suis faible. J’ai besoin de toi. »

Les chrétiens étaient rassemblés dans la maison du pasteur Jai Singh le 5 janvier dernier quand une trentaine d’extrémistes hindous y ont pénétrés. Ils se sont saisis du pasteur, l’ont amené dans divers endroits où ils l’ont insulté et battu à tour de rôle, avant de le conduire au poste de police.

Jai Singh réside dans le village de Bichpari à une heure de Delhi, en Inde. Son église avait déjà été attaquée à la période de noël, mais les chrétiens avaient pu faire partir les agresseurs. Cette fois-ci le pasteur a été victime d’un déferlement de violences.

Les agresseurs l’ont d’abord amené dans une école, où ils l’ont battu par groupes de six, à tour de rôle.

« Ils m’ont tenu par le col et m’ont traîné hors de la maison. Ils m’ont poussé au sol et je ne pouvais pas comprendre qui me donnait des coups de pied, qui me tapait ou frappait le dos. Alors qu’une foule immense m’entourait, je ne pouvais voir que leurs mains et leurs chaussures me donner des coups de pied. [...] Ils ont proféré des injures de caste répugnantes contre ma foi et ma communauté que je ne peux pas répéter avec ma bouche. [...] Mes yeux ont enflé. Il y avait des saignements sévères sur mon front. Les autres membres qui nous suivaient en motos et autres véhicules sont également arrivés à l’école, et ils se sont relayés pour me battre. Un groupe de six assaillants me battait à la fois, après quoi ils s’asseyaient et se détendaient tandis que le groupe suivant de cinq à six poursuivait les coups. Je hurlais de douleur intense et je ne me souviens pas combien de temps cela a duré. »

De l’école, le pasteur a ensuite été amené dans un temple. Le pasteur Singh a ensuite été déposé au poste de police.

« Ils m’ont déshabillée avec force et ont jeté mon kameez [ndlr, longue tunique blanche]. C’était le soir au moment où ils m’ont déposé au poste de police de Gohana. J’étais gravement meurtri et je hurlais de douleur. »

La police a amené le pasteur à l’hôpital pour qu’il reçoive des soins avant de le ramener au poste de police. Le lendemain, il a été placé en garde à vue et conduit devant un juge. Là encore, le pasteur a subi des injures.

« Des inconnus en civil me conduisaient au tribunal puis en prison. Au début, je soupçonnais qu’ils ne devaient pas être policiers car les personnes n’étaient pas en uniforme. Le voyage de la cour à la prison a été tortueux, car cette personne en civil a utilisé un langage vulgaire. Il a maltraité les membres de ma famille, y compris ma femme et mes enfants. Je suis resté silencieux et j’ai dit dans mon cœur : ‘Oh Seigneur, si c’est dans ta volonté, alors laisse-le faire, mais donne-moi la force de supporter cela. Je suis faible. J’ai besoin de toi’. »

Il est accusé d’avoir payé des hindous en échange de leur conversion au christianisme. Le pasteur affirme qu’il s’agit d’une fausse accusation et qu’il n’a pas même de quoi nourrir convenablement ses quatre enfants.

Le 7 janvier, le pasteur Singh a été libéré. Il ne peut toujours pas marcher à cause de la violence des coups qui lui ont été portés.

« Maintenant, je ne vais pas bien du tout. Je ne peux pas m’asseoir, ni me lever ou m’allonger sur le dos pendant cinq minutes. Les traces de coups sont toujours présentes sur mon corps. Mes jambes sont très lourdes et raides, de sorte que je ne peux même pas me tenir debout. »

Lors de son agression, ses enfants mineurs et ses neveux ont également été blessés.

M.C.

Source : Morning Star News


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