« Ils ont volé mon cerveau » : Le drame des enfants soldats et des enfants yazidis victimes de Daech

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Le père Desbois a étudié pendant 15 ans les massacres de masse nazis. Son travail est reconnu par de nombreux prix, notamment par le Prix des Droits de l’Homme Lantos en 2017. Il a fondé Yahad-In Unum pour mettre en lumière les pratiques génocidaires. Il recueille désormais les témoignages des yazidis, persécutés par l’Etat Islamique. 

Le calvaire vécu par les chrétiens en Irak et en Syrie a été reconnu comme un génocide par la communauté internationale. À partir de 2014, les chrétiens et les yazidis y ont été tués en masse. Les hommes sont été abattus. Les femmes et les jeunes filles, séquestrées, vendues comme esclaves sexuelles, mariées de force. Les jeunes garçons, convertis de force à l’islam et formés pour devenir des soldats de Daech.

Dans le cadre de Action Yazidis, le père Desbois recueille les témoignages des rescapés afin de faire entendre « un cri de protestation au nom de toutes les victimes et toutes les victimes potentielles du génocide ».

Un homme rescapé raconte les tueries de masse et les charniers :

« Avant que Daech n’arrive dans le village, l’armée avait construit des barricades tout autour. C’est là que les gens étaient amenés et abattus. J’allais souvent dans les champs pour chercher de la nourriture. C’est comme ça que j’ai vu les charniers. »

Action Yazidis rapporte également les propos d’une jeune fille qui a réussi à s’échapper :

« Quand ils nous ont séparés, ils nous disaient ‘On va vous amener à Mossoul en Irak’. Les filles étaient séparées de leurs parents et des jeunes. [...] Pendant les 3 années de mon arrestation, je n’ai pas eu de nouvelles de mes parents. [...] Quand les membres de Daech nous vendaient comme esclaves sexuelles, ils s’envoyaient nos photos entre eux. Les filles les plus jolies étaient plus chères. [...] Quand je me suis échappée, je ne savais pas où aller. Je pensais que je rencontrerais l’armée. J’ai vu une famille arabe. Je leur ai demandé de l’aide. J’ai vécu chez eux pendant 2 ans. Si Daech avait su que j’étais cachée par cette famille, ils les auraient tous tués. »

Le père Desbois tient à réaffirmer que l’État Islamique n’est pas mort et que les yazidis sont toujours persécutés. Sa connaissance du système génocidaire nazi lui permet de faire un rapprochement avec le système de Daech. Selon lui, il s’agit d’une machine à tuer qui opère scientifiquement comme le faisait Hitler avec les juifs.

Pour le père Desbois, Daech va plus loin qu’Hitler d’une certaine manière, en formant des enfants-soldats. Dès 7 ans, ils sont envoyés dans des camps, où ils subissent un entraînement terroriste quotidien. Chaque nuit, ils voient des vidéos de crucifixions, de décapitations.

« Ils disent aux enfants. ‘Nous allons tous mourir. Nous allons mourir à Mossoul. Nous allons mourir en Irak. Mais vous, les petits enfants, vous allez survivre et vous avez une mission.’ Un garçon m’a dit : ‘Ils ont volé mon cerveau.’ Je n’avais jamais entendu quelqu’un dire ça avant. ‘Ils ont volé mon cerveau’. »

L’organisation du père Desbois recueille les enfants rescapés.

« L’organisation du père Desbois aide les enfants à retrouver leur âme avec le Yahad Center, au Kurdistan en Irak. Les volontaires parlent de Jésus aux enfants, son amour et son pardon, pendant que les femmes apprennent des compétences, telles que la couture pour pouvoir subvenir à leurs besoins. »

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La rédaction

Crédit image : answer5 / Shutterstock.com


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