Hong Kong : les avocats du cardinal Zen demandent à ce que les charges retenues contre lui soient abandonnées
Le procès du cardinal Zen, grand défenseur de la démocratie, et de ses coaccusés à repris hier, lundi 31 octobre, à Hong Kong. Les avocats de la défense demandent l’abandon des charges.
Le procès du cardinal Zen, arrêté avec cinq autres militants pro-démocratie en mai pour « collusion avec des forces étrangères », se poursuit à Hong Kong au tribunal de West Kowloon.
Il n’a toutefois, à ce stade, pas été inculpé pour cette infraction qui lui ferait encourir la prison à vie, selon la loi de sécurité nationale imposée par Pékin en 2020.
Avec ses coaccusés, parmi lesquels la chanteuse Denise Ho, l’avocate Margaret Ng, il n’est pour l’instant jugé que pour défaut d’enregistrement d’un fonds en tant que société. Il s’agit du fonds « 612 Humanitarian Relief Fund », dont il était l’un des administrateurs, qui était destiné à financer une partie des frais judiciaires et médicaux des personnes arrêtées lors des gigantesques manifestations pro-démocratie de 2019.
Les accusés encourent une amende de 10.000 dollars de Hong Kong (1.300 euros). Ils ont tous plaidé non-coupable.
La semaine dernière, l’accusation avait la parole, hier lundi 31 octobre, c’était au tour des avocats de la défense de s’exprimer.
L’accusation a plaidé mercredi 26 octobre que le fonds était de nature politique et était donc tenu de s’enregistrer.
Asia News rapporte que l’équipe juridique des accusés a demandé que les charges qui pèsent contre le cardinal et les autres administrateurs du fonds soient abandonnées. Les avocats de la défense estiment en effet que selon l’Ordonnance sur les Sociétés, ils n’avaient pas l’obligation d’enregistrer le fonds comme tel.
L’arrestation du cardinal Zen a suscité l’indignation dans de nombreux pays occidentaux, qui accusent la Chine de mettre fin aux libertés autrefois promises à Hong Kong.
Jeudi 27 octobre, le même tribunal a condamné un pasteur protestant, Garry Pang Moon-yuen, pour sédition. Il est le premier membre du clergé chrétien à avoir été condamné pour ce motif depuis la loi sur la sécurité nationale.
Camille Westphal Perrier