Harcèlement scolaire : l'Église doit "libérer la parole"

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Lundi 2 septembre, près de 12 millions d’élèves ont fait leur rentrée scolaire en France et comme tous les ans, le sujet dramatique du harcèlement revient sur le devant de la scène. Pour évoquer ce sujet, InfoChrétienne a rencontré deux acteurs œuvrant pour la jeunesse qui ont partagé leur expérience de terrain.

"La lutte contre le harcèlement à l’École sera toujours au cœur de mes priorités. Je lance ce matin une campagne choc pour que plus personne ne puisse passer sous silence ce poison qui peut briser des vies et des familles", a écrit Garbiel Attal sur X, le 2 septembre dernier.

"Selon l’OMS, on compte 11% d’enfants harcelés chaque année à l’école avec 24% de familles confrontées au cyberharcèlement selon l’association Eenfance" nous a partagé Mathilde Camara, qui a occupé le poste de chargée de formation et d’intervenante dans une association qui milite pour protéger les mineurs sur internet. "90% des enfants harcelés sont cyberharcelés. C’est une suite logique" a-t-elle complété.

"Les enfants de chrétiens ne sont pas épargnés"

"En tant que pasteur de jeunesse pendant plus de onze ans, et au travers de ZeRencontre, j’ai rencontré de nombreux cas d’harcèlement scolaire. Si les choses sont médiatisées aujourd’hui, ça a toujours existé malheureusement" nous a confié Thiebault Geyer pasteur à l’église Portes Ouvertes.

Rappelant que "les enfants de chrétiens ne sont pas épargnés", le pasteur affirme que l’Eglise doit être un lieu qui permette de se "reconstruire" après avoir été brisé par ce fléau.

"J’ai été harcelé, moqué, mais l’église m’a aidé à me reconstruire et à me rappeler que je suis aimé même si l’on se moque de moi. L’église est devenue un repère."

"Prendre ses responsabilités"

"Pendant trois ans j’ai fait beaucoup d’établissements scolaires et j’ai rencontré plusieurs situations d’harcèlement", nous a confié Mathilde. Une des priorités dans ce genre de cas, c’est d’en "parler pour que quelqu'un puisse agir et prendre des mesures" a-t-elle complété. Ainsi, les parents, l’équipe pédagogique et les organisations qui luttent contre le harcèlement peuvent travailler ensemble.

En tant que pasteur, Thiebault rappelle également que l'Église doit "libérer la parole" et accompagner les parents qui "parfois ne savent plus comment gérer". Il invite également les leaders de jeunesse à "prendre leurs responsabilités".

"À des moments, il faut se positionner et prendre ses responsabilités en tant que parents et leaders de jeunesse. Je pense que dans la mesure où il y a une écoute, il faut travailler avec les institutions. Mais quand ce n’est pas le cas, il ne faut pas hésiter à se battre pour l’enfant, il doit sentir qu’il est écouté."

Mélanie Boukorras

Crédit image : Shutterstock / Hryshchyshen Serhii

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