Haïti : Incendie de la chapelle royale de Milot, classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO

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Les pompiers, arrivés 2 heures après le début de l’incendie n’ont pas pu sauver la chapelle royale de Milot.

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a chapelle royale de Milot a brûlé dans la nuit de dimanche à lundi. L’incendie a ravagé le toit et les meubles de cette église, bâtie à Haïti au 19ème siècle, et classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le curé de la paroisse, Alain Prophète, a été rapidement informé de la situation par des riverains. Mais la commune ne dispose pas de service d’incendie. Les habitants ont donc lutté contre les flammes pendant deux heures avant l’arrivée des pompiers de Cap-Haïtien.

« La commune, ne disposant pas de service d’incendie, j’ai fait appel aux autorités locales afin de nous aider à limiter l’extension de l’incendie. »

Malheureusement, le maire de Milot, Jacques Bernadin, précise qu’ils sont arrivés trop tard.

« J’ai entendu un bruit et je me suis renseigné en tant que maire sur son origine. Une fois sur les lieux, j’ai retrouvé la population aux abois tentant d’éteindre le feu avec de l’eau. On a établi le contact avec le Cap-Haïtien pour tenter de dépêcher des pompiers. Quand ces derniers sont arrivés, il était trop tard, il ne restait plus rien du toit. »

Les causes de cet incendie ne sont à ce jour pas connues. Mais une lettre ouverte, publiée dans le média Le Nouvelliste, dénonce une « catastrophe, pour le moins annoncée », un « déni » du gouvernement.

« Mesdames, Messieurs,
Les signataires de cette lettre ouverte, citoyens haïtiens et représentants d’institutions du secteur privé, socio-professionnel et académique du pays, expriment leur indignation face à cette catastrophe qui réduit en cendres dans la nuit du 12 au 13 Avril 2020 la rotonde de l’église catholique de Milot, construite entre 1810 et 1813 par Henry Christophe. Une catastrophe, pour le moins annoncée, en cette année qui rappelle le deux centième anniversaire de la mort du Roi Henry 1er, car nos monuments historiques, témoignages de notre histoire de peuple, mêmes ceux classés patrimoine mondial par l’UNESCO, ne sont toujours pas sur la liste des priorités de nos dirigeants. Avec peu de moyens, l’organisme en charge de leur maintien, l’ISPAN, ne peut assurer la sauvegarde de ces patrimoines.
Qu’est ce qui explique que le palais Sans Souci ne puisse avoir des agents de police 24/24 pour assurer la sécurité des lieux ? Cette question se pose aussi bien pour la Citadelle, vandalisée, la veille, dans la nuit du 11 au 12 avril 2020. Vertières, au haut-du-Cap, servait d’espace d’exposition  pour un dealer de voitures usagées dans le temps, et maintenant devient un atelier de soudure. A Breda, l’espace réservé à Toussaint ? Un endroit occupé par les mauvaises herbes et des immondices.
Trop de dirigeants n’osent prendre des décisions sérieuses, mais qui leur paraitraient impopulaires, dans la gestion de la chose publique. Car l’objectif ultime, c’est toujours les prochaines joutes électorales.
Bien sûr, les ressources de cet Etat faible sont limitées, et trop de fois mal utilisées. En raison justement de ses carences, il nous faut faire preuve de créativité et d’initiatives. L’Etat et la société civile doivent s’organiser pour trouver ensemble des pistes de solution en concertation avec des citoyens ou groupes organisés de la diaspora.
Arrêtons ce déni de notre histoire de peuple! Il ne nous reste que ces monuments, témoignages de notre histoire de luttes, de souffrances et d’espoir. »

M.C.


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