
Dans le conflit en Ukraine qui dure depuis bientôt deux mois, on observe une certaine stabilisation. Au sein du collectif ASAH (réseau d’associations d’inspiration chrétienne), la concertation entre les ONG s’est mise en place et l’aide s’est structurée. Pourtant, le collectif entend les échos de certaines villes du pays comme Marioupol qui font face au chaos et à une situation d’urgence humanitaire.
Lorsqu’une crise survient, l’action humanitaire suit trois phases dans lesquelles différents acteurs peuvent intervenir :
- La gestion de l’hémorragie : assurer la protection et la survie des populations face à une catastrophe (famine, guerre, catastrophe naturelle…).
- La stabilisation : l’aide humanitaire s’est organisée, le nombre de demandes se stabilise.
- La reconstruction : la famine, la guerre ou la catastrophe naturelle est passée, il faut maintenant gérer les conséquences à moyen et long terme. On parle souvent de développement.
Alors que les ONG sur place observent une certaine stabilisation, notamment du côté de l’aide apportée à la population, les deux premières phases (hémorragie et stabilisation) se mêlent et il faut jongler entre tous ces paramètres.
Le collectif ASAH constate quatre enjeux majeurs à ce stade du conflit :
- Enjeu 1 : L’acheminement des réfugiés des frontières surchargées vers des solutions d’hébergement plus à l’est. Et par conséquent, trouver suffisamment de solutions de logement dans les pays limitrophes. De plus, les ONG’s doivent être très vigilantes aux abus et au trafic humain qui s’est fortement déployé. Medair a pu être interviewé par BFM afin de sensibiliser à ce sujet.
- Enjeu 2 : Selon l’OMS, le soutien psychologique compte parmi les besoins les plus critiques dans le contexte du conflit en Ukraine. Au niveau de Medair par exemple, qui est présent sur le poste frontière à Przemysl, le poste frontière le plus fréquenté, l’ONG développe l’aide psychologique en Pologne et en Ukraine. Alo!Mik réfléchit à un projet d’accueil pour les familles à partir du mois de juin dans son centre Eden Park en Albanie. Leur objectif est de donner aux réfugiés un temps à part avec un accompagnement psychologique et spirituel afin de les aider à se reconstruire et repartir.
- Enjeu 3 : L’hébergement temporaire d’urgence des réfugiés en provenance d’Ukraine arrivant en France ainsi que leur accompagnement.
- Enjeu 4 : Les denrées alimentaires. Les associations Partage Plus et La Gerbe qui collectent des dons en nature constatent déjà une baisse de la mobilisation et rencontrent des difficultés pour remplir des camions. Les dons en nature de type matériel médical, alimentation, hygiène et literie sont encore nécessaires.
Bien que le point géopolitique nous donne des informations permettant d’entrevoir une issue à cette guerre, l’Ukraine reste profondément meurtrie et aura besoin de forces et de moyens pour reconstruire son pays même après la fin de la guerre.
Continuez à suivre les nouvelles de nos associations qui travaillent dans cette région du monde et à les soutenir car comme le souligne le Secours Protestant :
« Cette guerre nous dépasse, et nous ne pourrons pas sauver l’Ukraine en envoyant 22 camions déposer des denrées de premières nécessités dans des églises. Mais même si c’est une goutte d’eau dans l’océan, elle compte. »
Amélie Roumeas