Grèce : un prêtre suspendu pour avoir autorisé des filles à servir l'ofice

Grèce  un prêtre suspendu pour avoir autorisé des filles à servir l'ofice

Un prêtre orthodoxe grec a été suspendu de ses fonctions après avoir autorisé deux adolescentes à participer à la liturgie en tant que servantes d'autel dans une église d'Athènes, a-t-on appris jeudi de source ecclésiastique.

L'Eglise orthodoxe, historiquement conservatrice et très puissante, ne permet pas la participation des femmes à la liturgie et les servants d'autel sont habituellement des garçons.

Le chef de l'Eglise orthodoxe de Grèce Mgr Iéronymos a suspendu "oralement" de ses fonctions le père Alexandros Kariotoglou, a indiqué la paroisse de Saint Nicolas Ragavas située à Plaka, centre historique de la capitale grecque.

"Nous exprimons notre plein soutien au prêtre de notre paroisse" et "nous avons confiance dans les procédures définies" par Mgr Iéronymos "pour la solution à ce problème", a indiqué un communiqué de la paroisse publié sur sa page Facebook.

Une photo de deux filles vêtues d'habits ecclésiastiques publiée sur Twitter après l'ofice de dimanche a provoqué un tollé sur les médias sociaux.

"Depuis quand autorise-t-on aux filles à porter des habits ecclésiastiques ? Cela constitue une distorsion de la tradition de l'Eglise", a écrit sur son compte twitter la personne ayant publié la photo.

Certains utilisateurs ont toutefois accusé l'Eglise de Grèce de se soumettre "aux fondamentalistes".  Le quotidien Ta Nea (centre) a indiqué jeudi que le Saint-Synode, organe suprême ecclésiastique, devrait se réunir la semaine dernière pour aborder ce sujet.

L'Eglise de Grèce a été critiquée pendant la pandémie de Covid-19 pour avoir, en plein confinement, résisté à suspendre la communion et les ofices.

L'Eglise s'oppose toujours aux relations homosexuelles, l'avortement - autorisée pourtant selon la loi grecque-- et aux rapports sexuels pré-conjugaux.

L'an dernier, un haut dignitaire orthodoxe avait provoqué un tollé après avoir déclaré que le viol impliquait "le consentement de la femme" et n'entrainait "pas de grossesse". 

Aucune sanction n'a été alors prononcée à son encontre.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock/ Symeonidis Dimitrios

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