Gaza : le chef de l'Unrwa met en garde contre un "vrai risque" de famine

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Le chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a mis en garde mercredi contre "un vrai risque" de famine cet hiver dans la bande de Gaza, "pourtant totalement évitable" mais orchestré selon lui par Israël, ce que récuse ce pays.

"Nous pouvons entrer dans une situation où la famine ou la malnutrition extrême sont malheureusement de nouveau probables", a déclaré Philippe Lazzarini au cours d'une conférence de presse à Berlin.

Israël poursuit son offensive contre le Hamas dans ce territoire palestinien assiégé et ravagé, désormais confronté aux "pires restrictions" d'aide humanitaire en un an, selon l'ONU.

Le patron de l'Unrwa a constaté une "chute drastique" du nombre des convois d'aide alimentaire dans le sud "à en moyenne 50 à 60 pour deux millions d'habitants" alors que "nous estimons que le nombre nécessaire est beaucoup beaucoup plus élevé".

Quant au nord de la bande de Gaza, près de 400.000 personnes sont prises au piège dans les combats et "il est devenu extrêmement compliqué" d'y faire parvenir l'aide humanitaire.

"La faim dans la bande de Gaza est artificiellement créée", a-t-il estimé, accusant Israël d'"empêcher activement les convois de passer la frontière".

"Certains membres du gouvernement israélien font de la famine une arme de guerre", a-t-il affirmé.

Mardi, Washington a nettement haussé le ton et menacé de suspendre une partie de son aide militaire à Israël si la situation humanitaire dans la bande de Gaza ne s'améliorait pas dans les 30 jours.

Jusqu'ici, les États-Unis affichaient un soutien indéfectible à Israël depuis l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023.

"Intolérable et catastrophique"

À New York, juste avant un énième Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation humanitaire à Gaza, l'ambassadeur israélien Danny Danon a balayé les accusations, assurant que "plus d'un million de tonnes d'aide" ont été acheminées dans l'enclave palestinienne.

"Le problème est le Hamas, qui détourne l'aide (...) et la vend pour alimenter sa machine de terreur, pendant que la population civile soufre", a affirmé devant des journalistes le représentant d'Israël.

"Nous avons fait savoir clairement au gouvernement israélien, au plus haut niveau, qu'il devait faire plus pour régler la crise humanitaire intolérable et catastrophique à Gaza", a de son côté mis en garde l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield.

Son homologue français Nicolas de Rivière a aussi exigé que "la guerre à Gaza cesse sans délai" car "c'est la seule façon de répondre au désastre humanitaire en cours".

Mais d'après le ministre israélien des Afaires étrangères Israël Katz, son pays ferait "tout pour permettre à la communauté internationale de fournir une aide humanitaire à Gaza".

"Nous avons fait et nous faisons plus qu'aucun autre pays n'a jamais fait pour ses ennemis", a-t-il affirmé dans un entretien au journal allemand Bild.

Le Cogat, l'organe militaire israélien chargé de superviser les affaires civiles dans les Territoires palestiniens occupés, a assuré sur X que "50 camions transportant de l'aide humanitaire" avaient été "transférés mercredi vers le nord de Gaza".

À Berlin, Philippe Lazzarini a déclaré: "Les enfants portent le fardeau de cette guerre" et "un million de mineurs vivent actuellement dans les décombres".

Ils sont aussi particulièrement exposés aux maladies infectieuses comme la polio, réapparue dans la bande de Gaza pour la première fois en 25 ans et faisant actuellement l'objet d'une campagne de vaccination.

La Rédaction (avec AFP) 

Crédit image : Shutterstock / Anas-Mohammed

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