Samedi 29 avril était inauguré au Havre, en présence de Mme Firmin le Bodo ministre déléguée auprès du ministre de la Santé, la Fondation Oïkonoma. Cette fondation marque l’ouverture d’une nouvelle page importante pour le CNEF et son soutien aux œuvres d’intérêt général d’inspiration protestantes évangéliques. Retour sur cet événement avec le pasteur et entrepreneur Patrick Dudas, secrétaire général de la Fondation.
Info Chrétienne : Pourquoi avoir créé cette Fondation ? et comment cela s’est passé ?
Patrick Dudas : Cette histoire a commencé il y a déjà plus d’une quinzaine d’années ! c’est un projet dont j’avais eu l’intuition et dont la nécessité s’est confirmée au fil de mes différents engagements : il paraissait nécessaire d’avoir un outil comme une fondation pour financer des projets et les accompagner. Cela m’est apparu encore plus évident quand je suis arrivé au bureau du CNEF comme trésorier, puis membre du comité représentatif. Lorsque j’y étais, nous avons mis en place l’évènement Bouge ta France en 2017. Sans fondation, nous avons dû pallier en créant un fonds de dotation pour lever des fonds. Il devenait évident que la création d’une fondation en soutien des œuvres protestantes évangéliques devenait impératif. C’est en janvier 2020 que la 1ere phase de consultation avec les partenaires et associations a commencé. Pendant 18 mois, nous avons consulté, constitué le comité de pilotage et monté le dossier. Grâce à l’aide précieuse d’Antoine Durrleman, l’actuel président de la Fondation du protestantisme, nous avons pu avancer efficacement sur les étapes administratives pour enfin obtenir en janvier dernier la signature du décret d’utilité publique.
IC : Vous avez collaboré avec la Fondation du protestantisme ?
PD : Oui et cette collaboration amicale est une grande source de joie pour nous. Les relations entre les institutions ne sont parfois pas simples mais là, nous avons été accompagnés par la Fondation du Protestantisme en toute fraternité. Antoine Durrleman était d’ailleurs présent à l’inauguration, invité à prendre la parole, il a salué le lancement d’une « fondation sœur » !
IC : Et pourquoi ce nom ?
PD : Oïkonomia vient du grec ancien et a donné « économie ». Nous l’employons au sens étymologique du terme, repris dans les paraboles du Christ au sens de « l’intendant », de celui qui gère fidèlement les biens de la maison (Oïkos) qui lui sont confiés. C’est exactement ainsi que nous voyons notre mission : celle d’être intendant des biens qui nous sont confiés par Dieu. Ce nom est accompagné d’un logo à cinq couleurs comme les cinq domaines d’intervention de la Fondation : social, médico-social, éducation, humanitaire, culturel et artistique.
IC : Quels projets accompagnez-vous ?
PD : Tout projet d’intérêt général répondant à nos cinq domaines d’action et d’inspiration chrétienne évangélique. Nous prévoyons d’accompagner plus d’une vingtaine de projets par an avec des enveloppes limitées à 5 000 euros par demande. Il suffit pour cela de déposer un dossier en répondant au formulaire en ligne. 3 commissions regroupant les différentes missions sélectionneront les projets, puis les soumettront ensuite au conseil d’administration. La Fondation a également en charge deux établissements qui fonctionnent, un EPHAD et une résidence senior auparavant gérés par l’association Les Toits de l’espoir, association havraise qui s’est dissoute dans la fondation.
IC : Comment s’est passée l’inauguration ?
PD : C’était un moment magnifique ! émouvant parce que l’aboutissement d’un long travail et le début d’une belle aventure mais aussi une étape importante pour le monde protestant évangélique français et les élus de la République. Nous avons dans nos statuts une phrase forte où il est dit que nous voulons, par cette fondation, « prolonger concrètement l’expression des valeurs morales et spirituelles qui fondent la foi protestante évangélique » et pourtant cette création a été possible, validée par le conseil d’état, le ministère de l’intérieur, et rendue d’utilité publique par un décret du 1er ministre. Ce qui montre ainsi que lorsqu’on s’inscrit dans le cadre général des lois, il est tout à fait possible d’affirmer notre identité.
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Propos recueillis par Herveline Urcun