Être chrétien au Moyen-Orient : "Nous sommes moins d'un demi-million, demain nous serons peut-être 300 000, voire moins"

Être chrétien au Moyen-Orient  Nous sommes moins d'un demi-million, demain nous serons peut-être 300 000, voire moins

"La présence des Églises orientales est menacée et elles ne voient pas d'avenir en Irak, en Syrie, au Liban, en Palestine, à cause des défis politiques, économiques, culturels et autres."

La semaine dernière, une conférence intitulée "Enracinés dans l'espérance" s'est tenue à Chypre avec 250 délégués de toutes les Églises catholiques du Moyen-Orient.

Présent sur place, Mgr Gugerotti a souligné la "grande vitalité" des Eglises et leur volonté d'être "saintes, témoins, libres, actives et vibrantes". Il a affirmé que les églises étaient présentes au Moyen-Orient, "région déchirée par la violence et les conflits", par "choix" et "vocation" et non "simplement comme un droit".

Le patriarche de Babylone des Chaldéens, le cardinal Louis Raphaël Sako, était également à Chypre à cette occasion. Il a quant à lui évoqué pour Vatican News les menaces qui pèsent sur ces églises.

"Nous devons soutenir les chrétiens pour qu'ils ne partent pas, nous devons les aider à ne pas émigrer. Ce sera vraiment grave si le Moyen-Orient se vide de ses chrétiens et si les racines du christianisme n'y sont plus. La présence des Églises orientales est menacée et elles ne voient pas d'avenir en Irak, en Syrie, au Liban, en Palestine, à cause des défis politiques, économiques, culturels et autres."

Le cardinal Sako compare alors les églises d'occident et d'orient.

"En Occident, il y a un manque de valeurs religieuses et humaines, il y a une sécularisation et la vie est vidée de tout caractère sacré. En Orient, en revanche, il y a le fondamentalisme, qui se transforme en terreur et en terrorisme, et nous sommes menacés, nous sommes marginalisés. Nos maisons, nos biens, nos villages sont occupés, et puis il y a la question démographique."

"Nous devons séparer la religion de l'État", affirme-t-il.

"Tout le monde parle des droits de l'homme, mais nous ne sommes pas traités de la même manière que les musulmans, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. Au lieu de créer des états démocratiques et civilisés, ils ont érigé des barrières. Nous devons séparer la religion de l'État. Tout cela exige un soutien diplomatique et politique, y compris un soutien extérieur, à l'égard des chrétiens, qui font aujourd'hui l'objet d'une persécution."

"Nous sommes moins d'un demi-million, demain nous serons peut-être 300 000, voire moins", conclut-il, "aujourd'hui, nous sommes perdus, nous sommes déçus et nous n'avons pas de force".

M.C.

Crédit image : Shutterstock/ Majeczka

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